DIEU A COMPASSION D’UN MISÉRABLE SOLDAT

DIEU A COMPASSION D’UN MISÉRABLE SOLDAT

L’Éternel est proche de ceux qui ont le cœur brisé. Il sauve ceux qui ont un esprit abattu.  Psaume 34.19 

Blessé sur le front russe, le soldat allemand Alfred Edler fut affecté à une unité de défense sanitaire en France, celle-la même qui, le 10 juin 1944, devait tirer sur les innocents de Oradour-sur-Glane. Au moment où l’adjudant donna l’ordre de tirer, Alfred se souvint des paroles suppliantes que sa mère lui adressa au moment de son départ pour le front russe : « Mon enfant, ne fais rien de mauvais, quel que soit le prix à payer… Dieu connaît tout et voit tout, ne l’oublie pas… Ne commets pas le mal, même si tu devais en souffrir… ».
En dépit de la colère de l’adjudant, Alfred ne tira pas.

Condamné par un tribunal militaire, il fut d’abord enfermé dans la forteresse de Torgau, près de Leipzig, puis, après sa « dégradation militaire », envoyé dans un camp pénitentiaire en « détention préventive pour des missions spéciales », telles que le déminage, le transport des cadavres dans les fosses communes…
Dans sa souffrance et sa révolte intérieures il tenta de déserter, mais fut rattrapé par des gendarmes et replacé à Torgau.
Il connut plusieurs camps de concentration : Bergen-Belsen, Buchenwald, Treblinka, Dachau…

Une condamnation à mort par le tribunal militaire ne fut pas exécutée.
Alfred souffrait terriblement dans son corps et dans son âme. Il essayait encore de prier mais en voulait à Dieu d’avoir permis toutes ces injustices consécutives à son comportement juste à Oradour.

Lorsque le 3è Reich commença à s’effondrer, Alfred et ses camarades furent chargés de faire disparaître les preuves des crimes des nazis : ils devaient par exemple rouvrir les fosses communes afin d’incinérer les cadavres en putréfaction. Plus tard, alors que les SS étaient en train d’éliminer des témoins de leurs atrocités, Alfred et deux camarades se cachèrent sous un monceau de cadavres.

« Là, sous cet amoncellement de cadavres, dit Alfred, je me mis de nouveau à prier :
– Seigneur, que les exécuteurs ne viennent pas chercher sous cet entassement de cadavres ! Qu’ils aillent ailleurs… Seigneur, agis en ma faveur et que je ne sois pas découvert, maintenant que je suis si proche du but, et que j’ai pu m’en sortir si souvent et survivre à tant de calamités ! »
Alfred et ses deux compagnons d’infortune souffrirent de
faim et de soif, mais au bout de deux jours, une troupe de soldats Anglais libéra le camp !

A sa libération, le 5 avril 1945, il ne pesait plus que 25 kg. C’était un homme physiquement et psychiquement détruit. Ses premières années dans une Allemagne en ruines, furent atroces. « J’étais fréquemment malade… dit-il. Je n’avais ni logement, ni gagne-pain régulier… Je me couvrais de chiffons pour me réchauffer… Pour me nourrir, je dérobais tout ce que je pouvais trouver ! »
Ces chapardages lui valurent plusieurs séjours en prison. Il était persuadé qu’on le punissait sévèrement parce qu’il en savait trop !
Alfred fit la connaissance de bandes de truands. Dans une vaine tentative d’oublier les scènes d’horreur du passé, il se mit à boire. En dépit de sa consommation d’alcool, ses nuits furent souvent troublées par des images horribles.

A 60 ans, Alfred était usé, révolté, rempli de haine. Et cependant il essayait encore de prier :
– Seigneur, aide-moi à redevenir l’homme croyant et respectable que j’étais autrefois.

« Alfred Edler a passé 28 années de sa vie derrière des barreaux de prisons ou des barbelés de camps de concentration, bien qu’il n’ait jamais commis de crime et que le montant du préjudice total de tous ses méfaits ne dépassait pas la valeur de 150 €. »

En 1979, au cours d’une cure, Alfred Edler fit la connaissance du pasteur Schimmelpfennig, un homme de Dieu qui sut l’écouter patiemment et avec bonté :
« Ce pasteur, aveugle de guerre, déclare Alfred Edler, m’a clairement montré que le mur qui me séparait de Dieu était principalement ma rancœur et mon immense haine… Cet homme non seulement m’aida à retrouver ma foi, mais me fit découvrir la réalité de la foi dont je n’avais pas eu la moindre idée jusque-là. Avant ma rencontre avec le pasteur Schimmelpfennig, Jésus n’était pour moi qu’un personnage surprenant, une personnalité fondatrice de l’histoire des hommes. Maintenant, je le connais comme mon Seigneur et mon Ami, toujours présent avec moi. Désormais une certitude demeure dans mon cœur : Jésus est vivant ! Le pasteur Schimmelpfennig fut un réel cadeau du ciel pour moi. Je confessai au Seigneur Jésus, en sa présence, la haine qui remplissait mon cœur et je déclarai que je voulais en être débarrassé. J’expérimentai que Jésus me libérait et me rendait capable de pardonner à mes anciens oppresseurs. Je sus que ma vie avait pris une nouvelle direction. »
Le pasteur encouragea Alfred à s’intégrer dans
une Église vivante de Hambourg. Il y fut baptisé par immersion le 6 juillet 1980.
C’est le cœur rempli de paix et réconcilié avec Dieu et les hommes, que, le 2 novembre 1994, Alfred Edler partit vers sa patrie céleste.

Ô  vous, les malheureux, voyez, réjouissez-vous ! Oui, vous qui vous tournez vers Dieu, que la vie vous soit accordée ! Car l’Éternel entend les cris des malheureux, il ne méprise pas ceux qui lui appartiennent quand ils sont en prison. Psaumes 69.33-34
Tu nous as fait passer par des détresses et des malheurs sans nombre. Tu nous feras revivre et, du fond des abîmes, tu me retireras.   Tu augmenteras mon honneur, tu me consoleras encore. Psaumes 71.20-21

Théophile Hammann

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