TENIR FERME DANS LA SOUFFRANCE, MÊME SANS COMPRENDRE

TENIR FERME DANS LA SOUFFRANCE, MÊME SANS COMPRENDRE

A. La souffrance est universelle

Les souffrances et l’affliction sont le lot de tous les humains, qu’ils soient croyants ou non.
Pour les enfants de Dieu, cependant, elles ont un sens pour le présent et l’éternité, même si ce sens reste souvent caché à nos yeux et si nous ne comprenons pas toujours les raisons des actions de Dieu.
Nous devons marcher par la foi et non par la vue ou la compréhension intellectuelle de ce qui nous arrive, sachant qu’en toutes choses, Dieu poursuit notre bien.
Voici comment Jean Calvin s’exprime à ce sujet :
« Tous ceux que le Seigneur a adoptés et reçus au nombre de ses enfants ont à se préparer à une vie dure, laborieuse, pleine de souffrances et de maux en tous genres. C’est le bon plaisir du Père céleste d’agir ainsi avec ses serviteurs, afin de les éprouver. Il a commencé cela avec Christ, son Fils bien-aimé, et le poursuit avec ses autres enfants. Bien que Christ ait été son Fils bien-aimé en qui il a toujours mis son affection
( Mt 3.17 ; 17.5 ), il n’a pas été traité pendant sa vie sur la terre avec douceur et délicatesse ; on peut même dire qu’il a non seulement été en continuelle détresse, mais que sa vie n’a été qu’une espèce de croix permanente.
L’apôtre en donne la raison : il fallait qu’il apprenne
l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ( Hé 5.8 ).
Comment donc pourrions-nous échapper à la condition à laquelle notre Chef s’est soumis, vu qu’il s’y est soumis pour nous, afin de nous donner l’exemple par sa patience ? Voilà pourquoi l’apôtre dit que Dieu a destiné ses enfants à être
semblables à l’image de son Fils ( Rm 8.29 ).
Nous tirons de cela une grande consolation : en endurant toutes sortes de misères – que l’on nomme les contrariétés et tribulations de la vie – nous communions avec la croix de Christ afin que, comme lui est passé par un abîme de détresse pour entrer dans la gloire céleste, nous aussi, nous passions au travers de beaucoup de souffrances pour entrer dans le royaume de Dieu ( Ac 14.22 ).
[…] Plus nous sommes affligés et endurons de souffrances, plus certaine est notre communion avec Christ ; et quand cette communion avec lui existe, les épreuves non seulement sont bénies, mais elles sont même une aide pour nous faire croître dans le salut. »
(
Jean Calvin, Institution de la Religion Chrétienne, III.8.2 – pp. 635-636 dans l’édition révisée de 2009 ).

La perte d’un être cher fait partie de ces épreuves.
L’homme qui souffre a droit à la consolation. Les paroles bienveillantes des frères et sœurs et des proches peuvent apporter un certain soulagement, mais ils n’ont pas accès au tréfonds de l’âme. C’est pourquoi Dieu lui-même accorde sa divine et précieuse consolation à ceux qui lui appartiennent.

B. Dieu, notre Consolateur 

Le Père est appelé le Dieu de toute consolation, un des ministères de Jésus consiste, selon Es 61.2-3, à consoler tous ceux qui mènent deuil, à apporter à ceux qui…sont endeuillés, la splendeur au lieu de la cendre, à mettre sur leur tête l’huile de l’allégresse au lieu du deuil, et à les vêtir d’habits de louange au lieu d’un esprit abattu, afin qu’on les appelle : « Les chênes de justice, la plantation de l’Éternel qui manifestent sa splendeur ».
Le St Esprit, que Jésus appelle le Paraclétos, i.e. le Consolateur, le Défenseur, le Soutien, l’Avocat, le Tuteur… peut et veut parfaitement guérir le cœur et les émotions. Le Père, le Fils et le St Esprit ont accès à tous les méandres de nos âmes (pensées, sentiments, volonté), ils nous connaissent parfaitement, et peuvent donc parfaitement consoler, encourager et guérir.
Cherchons et accueillons avec foi et reconnaissance cette extraordinaire œuvre de restauration et souvent de résurrection psychique, morale et spirituelle.
Cependant, alors même qu’il nous console, Dieu ne nous explique que rarement les raisons de nos souffrances.
Job ne connaissait pas le préambule du livre qui porte son nom. Il a souffert sans savoir pourquoi et il a posé à Dieu toutes les questions qui peuvent être dans nos cœurs.

C. Quelques mots sur le mal et la souffrance 

Job, un riche propriétaire de troupeaux du pays d’Edom ( au sud de la Mer Morte ), reçoit le témoignage de Dieu qu’il est un homme intègre et droit, un homme qui révère Dieu et qui évite de mal faire ( Jb 1.8 ). Mais voilà qu’il perd subitement tous ses biens et même ses fils et ses filles. Il est affecté d’une grave et douloureuse maladie de la peau.
Dans les discours de consolateurs fâcheux, puis d’un autre ami, Elihou, enfin dans deux interventions de Dieu lui-même, la problématique de la souffrance et du mal est largement traitée. Voici des explications proposées :

1. Le mal est dû à l’ennemi de nos âmes 

Dans le prologue du livre de Job, Dieu donne à Satan l’autorisation de tourmenter Job.
Il fait une sorte de pari que Job sera fidèle à Dieu, malgré le deuil et les souffrances.
Mais ceci n’est pas une explication du mal. D’ailleurs Job ne connaîtra pas ce prologue et Dieu n’y fait aucune allusion dans ses discours finaux.
En outre la Bible ne nous explique pas pourquoi le chérubin Lucifer est tombé pour devenir le diable et Satan, ni pourquoi Adam et Ève ont désobéi à Dieu.

2. La souffrance est un châtiment 

Les amis de Job lui assènent le principe que le juste prospère et que le méchant est puni.
Ce principe est généralement vrai, et il est affirmé un peu partout dans la Parole de Dieu, mais il connaît de nombreuses exceptions : il y a des injustes qui sont heureux et des justes qui souffrent.
Job se défend vigoureusement, estimant que s’il n’est pas sans faute, il n’a cependant rien fait qui mériterait un jugement aussi terrible.
Dans un de ses discours, Dieu reprend les amis de Job pour leurs accusations injustes, et il donne raison à Job. Dieu ne rend pas une justice totale de notre vivant, il n’exercera son jugement absolu et définitif que dans l’Au-Delà.
Le jugement et la rétribution de Dieu ne sont donc pas des explications du mal et de la souffrance.

3. La souffrance a un but éducatif 

Elihou déclare que la souffrance pousse l’homme au bien. Il est vrai aussi que Dieu peut se servir du mal pour en tirer du bien et être glorifié. Cette souffrance permet à Job de faire une nouvelle rencontre avec Dieu. Il déclare : Jusqu’à présent j’avais seulement entendu parler de toi, mais maintenant mes yeux t’ont vu ( Jb 42.5 ).
Tout ceci est vrai, mais ne justifie pas le mal et la souffrance sur cette terre. D’ailleurs Dieu ne retient pas cette explication du mal dans ses discours finaux.

4. Dieu ne contrôle pas tout 

Ce sont des bandits qui ont tué le cheptel de Job. Certains disent que Dieu laisse assez de liberté aux humains pour que ces méfaits échappent à son contrôle. Mais la Bible dit que Dieu est Roi et que son autorité s’étend sur tout ce qui existe. Aucun passereau ne tombe du ciel sans sa volonté. Les cheveux de nos têtes sont tous comptés. Dieu est ultimement responsable de tout ce qui nous arrive.

5. Nous conclurons donc que le mal est une énigme absolue 

Finalement Dieu ne donne pas à Job l’explication de la souffrance et du mal. Il fait référence à sa puissance et à sa sagesse infinies. Les autres livres de la Bibles affirment aussi l’amour parfait de Dieu et sa sollicitude envers toutes ses créatures.
Dieu sait pourquoi il agit comme il le fait. Mais pas nous ! Il ne fait rien au hasard, il ne fait rien sans causes, il n’y a pas d’arbitraire chez lui, il sait ce qu’il fait et pourquoi, mais en général, il ne nous l’explique pas.
Dt 29.28 : Les choses cachées sont à l’Éternel, notre Dieu ; les choses révélées sont à nous et à nos enfants, à toujours, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi.

D. La Bible nous donne 3 assurances quant à l’action et aux agissements de Dieu 

1. Dieu est parfaitement juste 

Quelles que pourraient être, quelque fois, les apparences, Dieu ne peut pécher ni commettre des injustices. Il est trois fois saint et il hait le péché :
Ps 89.14 : La justice et l’équité sont la base de ton trône. La bonté et la fidélité sont devant ta face.

2. La motivation des actions de Dieu est l’amour 

Si l’origine et l’existence du mal sont des mystères, il existe cependant un principe absolu qui motive toutes les actions de Dieu : son amour.
La Parole de Dieu déclare : Dieu est amour ( 1 Jn 4.8 )
• Dieu aimait Job, il aime toutes ses créatures :
Jn 3.16 : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que celui qui croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle.
Dieu fait du bien à tous. Il accorde ses cadeaux immérités à tous.
Mt 5.45 :
il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.

Dieu aime particulièrement ceux qui croient en lui et lui abandonnent leur vie et leur destinée.
Pour les croyants Dieu est un Père aimant et bienveillant.

3. Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu 

Le Nouveau Testament affirme que ceux qui croient en Jésus-Christ, qui l’aiment et lui obéissent, font l’objet de ses soins attentifs et constants :
Rm 8.28 : Nous savons en outre que Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment, de ceux qui ont été appelés conformément au plan divin.
Les croyants ne comprennent pas tout ce qui leur arrive, ils sont obligés de vivre par la foi et non par la vue, mais ils savent que tout, absolument tout ce qui leur survient est pour leur bien terrestre et éternel.
Ils peuvent dire : Père, je ne comprends pas, mais je te fais confiance.
Certes, nous avons le droit de demander à Dieu pourquoi il nous fait passer par telle ou telle épreuve, et si c’est utile, il répond à notre demande.
Savoir que Dieu contrôle, pour notre bien, tous les événements, toutes les circonstances de notre vie, agréables ou désagréables, est une immense consolation et nous donne une vraie assurance. Nous n’avons rien à craindre. Notre vie est entre les mains aimantes de Dieu. Reconnaissons pleinement la souveraineté de Dieu sur notre vie, abstenons-nous de tout murmure et de tout reproche à l’égard de Dieu et laissons-nous inonder de l’amour infini de Dieu, cet amour insondable, infini, qui console et qui guérit.

CONCLUSION 

La Bible nous dit assez sur Dieu pour que nous le cherchions, l’aimions et marchions avec lui.
Même au milieu des épreuves, des afflictions et des tristesses, ne doutons jamais de l’amour et de la bonté de Dieu. En dépit, quelques fois, des apparences, le moteur secret des agissements de Dieu, c’est son amour immense. Nous le reconnaîtrons pleinement dans l’éternité.

Théophile Hammann

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