UNE PERTE OU UN DEUIL
Le Seigneur, dans sa bonté nous fait souvent passer par des chemins agréables, parsemés de joie, mais cependant la vie n’est pas un long chemin tranquille.
Tous les hommes de Dieu de la Bible et de l’histoire de l’Église ont connu des épreuves et des souffrances. Et je pense que nous ne faisons pas exception.
La perte d’un être aimé, de nos rêves pour nous ou nos enfants, même d’un travail peut nous faire passer par une crise.
La Bible nous montre l’importance des relations dans la famille, dans l’Église, dans la société.
Quand des liens sont brisés, il y a souffrance.
Dans ces moments difficiles nous réagissons en fonction de notre caractère et surtout de notre passé, particulièrement en fonction ce que nous avons vécu dans notre enfance et petite enfance.
Souvent les personnes disent qu’elles sont sous le choc.
1. Il est bon d’extérioriser les émotions ressenties
• Certaines personnes sont enclines en cas d’affliction, de deuil… à s’isoler et à refuser le contact humain. Cette attitude n’aide évidemment pas à guérir. Solitude et dépression sont proches. Le devoir des Églises est d’entourer les personnes qui souffrent, de les aider à ne pas se refermer sur elles-mêmes.
• On peut s’exprimer par la parole, les pleurs, si possible par un instrument de musique, le pinceau du peintre ou de bien d’autres manières.
Mon épouse et moi avons connu un serviteur de Dieu qui a passé par un drame absolument terrible. Il n’arrivait pas à verbaliser sa douleur mais s’enfermait dans un grand silence. M’ayant invité à l’époque, à prêcher quelques jours dans son Église, mon épouse et moi avons découvert, en entrant dans la chambre que ce couple pastoral nous prêtait, un très grand nombre de tableaux peints par notre ami. Ces tableaux étaient des plus expressifs et décrivaient clairement et puissamment le ressenti de notre ami.
• Sans doute que le meilleur moyen d’exprimer toutes ses émotions douloureuses, c’est la prière. Le roi David n’était pas une mauviette, c’était un homme de guerre, mais chaque fois qu’il souffrait, il venait déverser son cœur devant l’Éternel. Nombre de psaumes merveilleux sont des prières d’un homme malheureux :
Ps 9.10-11, 13-14 : L’Éternel est une forteresse pour l’opprimé, un forteresse dans les moments de détresse. Ceux qui connaissent ton nom se confient en toi, car tu n’abandonnes pas ceux qui te cherchent, Éternel ! … L’Éternel n’oublie pas le cri des malheureux ! Fais-moi grâce, Éternel, vois la misère où me réduisent mes ennemis !
Ps 61.2-4 : Entends mon cri, ô Dieu ! Ecoute ma prière ! Des confins de la terre, je fais appel à toi, car je suis abattu. Conduis-moi au rocher que je ne puis atteindre ! Car tu es pour moi un refuge, une tour forte…
Ps 69.14-15 : Mais moi, ô Éternel, je te dis ma prière : Voici, c’est le moment de montrer ta faveur ! Ô Dieu, exauce-moi dans ton immense amour et sauve-moi dans ta fidélité ! Tire-moi de la boue ! Que je n’enfonce pas ! Viens donc me délivrer…
Ps 23.4 : Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et ton bâton me rassurent.
2. Il faut rejeter la fausse culpabilité
Il peut arriver qu’il y ait vraiment culpabilité. Dans ce cas il faut sincèrement se repentir et implorer la grâce de Dieu pour qu’il répare ce qui est réparable.
Mais dans la majorité des cas, une fausse culpabilité peut tourmenter les personnes : si on n’avait pas fait ceci ou cela, si on était parti un autre jour, si, si… l’accident n’aurait pas eu lieu ; si j’avais fait telle chose, tel drame n’aurait pas eu lieu…
Un autre type de pensées peut culpabiliser la personne éprouvée : ai-je assez aimé la personne disparue ? En ai-je assez pris soin ? Si j’avais eu un meilleur comportement chrétien, telle catastrophe n’aurait peut-être pas eu lieu !
S’il y eu véritablement des défaillances, la solution c’est la repentance et l’acceptation du pardon et de la grâce de Dieu. Notre Dieu est le réparateur des brèches !
Si non, il faut rejeter vigoureusement ces fausses accusations au nom de Jésus.
Satan est l’Accusateur de nos âmes et il ne rate pas une occasion pour nous tracasser !
Pensons aux accusations des amis de Job : Job les a rejetées fermement et Dieu lui-même lui a donné raison.
Ne vivons pas dans les si, si… Vivons et demeurons dans la grâce et l’amour merveilleux de Dieu.
3. Refusons d’accuser Dieu d’injustice
La tentation est grande, dans l’angoisse ou la douleur de faire des reproches à Dieu.
Il est un fait que rien ne peut nous arriver sans l’accord de Dieu :
Jb 2.9-10 : Sa femme lui dit : Tu demeures ferme dans ton intégrité ! Maudis Dieu, et meurs ! Mais Job lui répondit : Tu parles comme une femme insensée. Quoi ! nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal ! En tout cela Job ne pécha point par ses lèvres.
Le fait que Dieu soit juste, qu’il soit fidèle et qu’il soit amour doit nous empêcher de nous courroucer contre lui, ou de murmurer contre lui !
Dieu est saint et demeure éternellement au-delà de toute accusation.
Le peuple d’Israël était éprouvé dans le désert, mais au lieu de chercher Dieu, il contestait avec Dieu et il ne put entrer dans le Pays de Canaan.
4. Le rôle de la prière dans le deuil
Faire le deuil est un long processus qui s’accompagne d’une acceptation de la nouvelle situation et d’un recouvrement de la paix intérieure et de la joie de vivre.
Jésus, le Bon Berger veut nous accompagner dans ce processus, c’est pourquoi la prière est absolument fondamentale.
Il se peut qu’au début du processus de guérison, la prière soit, pour certains, difficile.
Mais la plupart de chrétiens se rendent vite compte que Dieu est le seul qui puisse réellement aider, secourir, apaiser, consoler, guérir l’âme et le cœur.
Celui qui guérit le corps, aime au moins autant guérir les émotions et les pensées, et toute la vie intérieure.
Jésus dit de lui-même (Lc 4.8) que son Père l’a envoyé pour libérer les captifs, pour ouvrir les yeux des aveugles, pour apporter la délivrance aux opprimés…
Ceci s’accomplit généralement via la prière insistante, persévérante, constante.
Dieu n’a pas promis de nous épargner de traverser les eaux ou le feu, mais il a promis d’être à nos côtés dans l’eau et le feu :
Es 43.1-5 : Maintenant, l’Éternel, qui t’a créé, ô peuple de Jacob, et qui t’a façonné, ô Israël, te déclare ceci : « Ne sois pas effrayé car je t’ai délivré, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi, quand tu traverseras les fleuves, ils ne te submergeront pas, quand tu marcheras dans le feu, il ne te fera pas de mal et tu ne seras pas brûlé, puisque moi, l’Éternel, je suis ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur… Tu m’es précieux, et… tu as du prix pour moi, et je t’aime…Sois donc sans crainte, car je suis avec toi… ».
N’importe quel enfant de Dieu peut demander à Dieu de lui faire expérimenter ces merveilleuses promesses.
Il a tout par la prière et la foi, rien sans la prière.
Le résultat de la prière se voit quelques fois rapidement, d’autres fois plus lentement. Il faut alors poursuivre jusqu’à la victoire.
Quand on creuse un puits dans un désert, pendant longtemps on ne voit pas le fruit de l’effort.
Mais soudain l’eau pure jaillit et désaltère hommes, bêtes et plantes.
Alexandre et Claire Thomi ont fondé en 1971, le Centre Oasis, près de Valence, sur un terrain, plutôt sec, de 5000 m². Il fallut forer un puits. Mais où ? Il n’était pas question de faire venir un sourcier. Le Seigneur dit alors à Alexandre de forer sur le point le plus élevé du domaine. Les spécialistes en étaient outrés et trouvaient l’idée insensée. Mais ils s’exécutèrent. On fora longtemps sans trouver d’eau, et les remarques ironiques fusaient de toutes parts. Mais Alexandre fit confiance à la parole du Seigneur. Et soudain un énorme jet d’eau jaillit au fond du puits. Tout le Centre Oasis est maintenant alimenté par cette eau gratuite, fraîche et pure.
C’est une image de celui qui persévère dans la prière.
Les sportifs (footballeurs, joueurs de tennis, cyclistes, athlètes…) et les artistes (pianistes, violonistes, danseurs de ballet…) acceptent une intense discipline pendant des années pour réussir, les chrétiens n’en feraient-ils pas autant pour leur restauration et leur guérison, ainsi que pour la guérison psychique, morale, spirituelle ? C’est le prix de la bénédiction et de la vraie vie.
A Dieu tout est possible et tout est possible à celui qui croit. Celui qui demande reçoit, celui qui cherche trouve et Dieu ouvre à celui qui frappe !
Soyons de ceux-là.
Théophile Hammann