LE CONTREBANDIER DE BIBLES

LE CONTREBANDIER DE BIBLES

Zeya, un orphelin de 11 ans, vivait dans la rue ou plutôt survivait comme il pouvait, sans espoir, sans avenir. « A l’âge de 13 ans, dit Zeya, je suis devenu militaire. Je pensais que je mourrais de toute façon dans la rue. Au moins à l’armée il y avait à manger… Nos ennemis étaient encore plus jeunes que moi. D’une troupe de 500 soldats mon officier et moi sommes les seuls à avoir survécu. »
Son pays, le Myanmar, était en pleine guerre civile.
« Des amis moururent autour de moi, dit-il. Je me suis souvent demandé ce qui leur arrivait après la mort, et où j’irais, si je venais à mourir. Ces questions ne m’ont pas laissé tranquille. J’ai grandi en tant que bouddhiste. Quand j’avais 20 ans, la poste militaire me livra une enveloppe sur laquelle mon nom était écrit à la main. De qui provenait-elle ? Je ne le saurai jamais. Il y avait à l’intérieur un petit livret et rien d’autre. Je l’ai lu dans tous les sens et plusieurs fois jusqu’à accepter Jésus dans ma vie. Le livret disait aussi qu’il fallait lire la Bible. Oui, mais où en trouver une ? Après avoir longtemps cherché, j’ai rencontré dans une Église, une femme qui était la seule à posséder une bible, à l’exception du pasteur et d’un diacre. Elle me l’a prêtée pour six mois. Le temps à disposition était limité et les bibles interdites à l’armée. J’ai donc passé beaucoup de temps dans les toilettes. Après cinq mois, j’avais tout lu et j’ai rapporté la Bible à sa propriétaire… J’étais plein d’enthousiasme pour Jésus … »
Zeya était bouleversé par le message glorieux de la Parole de Dieu et voulait qu’un grand nombre de ses concitoyens la connaissent également. Il quitta l’armée et devînt contrebandier de bibles. C’est un ministère dangereux ! Il fut arrêté 4 fois en Chine, interrogé toute une nuit et frappé. Mais n’ayant jamais de preuves, les autorités chinoises le relâchèrent chaque fois. Un jour « nous traversions une rivière avec de l’eau jusqu’à la poitrine, les bibles enfermées dans des caissons étanches sur nos épaules. Soudain nous aperçûmes la police. Nous restâmes cachés sous l’eau, respirant à travers des roseaux jusqu’au départ des policiers. Une fois nous nous trouvâmes, dans notre camion, au milieu d’un échange de tirs avec des rebelles. Une autre fois nous dûmes attendre trois jours à la douane jusqu’à la disparition des douaniers. Dans la jungle, nous devons souvent faire preuve de patience dans des situations inconfortables, parce que des tigres rôdent dans la région… Lors du premier transport dans le cadre d’un nouveau projet, un million de Bibles pour le Myanmar, nous avions chargé 40 000 bibles. En raison d’une sieste non programmée de notre chauffeur, nous nous trouvâmes derrière deux autres camions à un poste de contrôle. Notre irritation se transforma en terreur lorsqu’une roquette détruisit les deux camions devant nous, là où nous aurions dû être… »
Près de la moitié du Myanmar a moins de 24 ans. Après 70 ans de guerre civile, 56 ans d’interdiction de la Bible, une certaine ouverture du pays se manifeste et les jeunes veulent apprendre l’anglais. Le projet un million de Bibles pour le Myanmar, leur permet d’apprendre l’Anglais dans des bibles !

Théophile Hammann, d’après Actualités-ACP N° 4.2019

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