DEUX SORTES DE TRISTESSES
En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance qui conduit au salut et que l’on ne regrette jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. 2 Corinthiens 7.10
Par peur, Pierre a nié trois fois connaître Jésus. Il le jura même :
Matthieu 26.74 : Alors Pierre se mit à dire : Je le jure ! Et que je sois maudit si ce n’est pas vrai : je ne connais pas cet homme !
Pierre pleura amèrement sur son reniement ; c’étaient des larmes de repentance qui mènent à la vie. Et Jésus le réhabilita dans sa vocation de disciple et d’Apôtre en lui confiant la garde de ses brebis : Pais mes brebis.
Juda, par soif du lucre, trahit également Jésus. Il fut pris de remords, reconnut qu’il a péché en livrant un innocent à la mort, puis alla se pendre ! ( Matthieu 27.3-10 ). Sa tristesse le conduisit à la mort.
J’ai rencontré récemment un ancien collègue de l’Université, qui était visiblement affligé et accablé. Après lui avoir expliqué à nouveau comment obtenir le pardon des péchés et la vraie vie en Jésus, il me dit : « Pour moi, c’est trop tard, je suis perdu. » Il me demanda les références exactes de versets bibliques que j’avais cités. Je lui fis donc parvenir une explication biblique détaillée du chemin du salut, mais il resta dans sa tristesse et son désespoir qui mènent à la mort.
Parmi les Scènes de la vie russe ( 1890 ), de Léon Tolstoï, se trouve un conte intitulé Le Petit Cierge, qui relate l’histoire de Michel Semenowitch, un intendant féroce et cruel d’une terre seigneuriale. Il exploitait, violentait, frappait au knout les paysans qui travaillaient la terre du seigneur.
Par exemple : « Quand arriva le jour de Pâques, les paysans célébrèrent la fête suivant la vieille coutume. Vers le soir, le starosta, ou ancien du village, se présenta, accompagné des greffiers de la commune seigneuriale, et dit :
– Michel Semenowitch, notre haut intendant, ordonne et fait savoir à tous que demain on plantera la charrue dans les champs de Monseigneur pour y ensemencer l’avoine. »
Pendant que les croyants, en vêtements de fête, se rendaient à la célébration de Pâques, les paysans travaillaient donc péniblement dans le domaine du seigneur. L’intendant répondit avec brutalité à son épouse, qui voulait le dissuader de faire travailler les ouvriers agricoles un jour de Pâques et la fit taire. Celle-ci avait vu en rêve son mari fort « misérable ».
L’intendant demanda au starosta de lui rendre compte de l’avancement des travaux et le contraignit à lui rapporter les propos des paysans sur sa personne. Il apprit ainsi que « tous ont des menaces et des injures à la bouche », voire des projets de meurtre, ce qui le fit éclater de rire.
Mais, disait le starosta, Pétruska Michejew avait un autre comportement : il labourait en chantant joyeusement un cantique sur la résurrection de Jésus. Il avait fixé devant lui, sur le bois de la charrue, un cierge dont la « flamme voltigeait, joyeuse, au souffle du vent ». Les autres paysans le raillaient, mais lui bénissait tout le monde. « Et la petite flamme joyeuse se balançait toujours au souffle du vent. »
« L’intendant ne riait plus ; il baissa la tête…une sombre pensée s’était emparée de lui… il se hâta de se mettre au lit, où on l’entendit pousser des gémissements et s’agiter : « Il m’a vaincu ! quelque chose m’a saisi ; c’est mon tour maintenant ». Et il répétait : « Je suis perdu ! Il m’a vaincu. »
Le lendemain Michel Semenowitch essaya de vaquer à ses occupations, et on le vit affligé, oppressé, écrasé par la culpabilité. Mais il ne se repentit pas. Il ne demanda pas pardon à Dieu, ni à son épouse, ni aux paysans.
Il sombra rapidement dans l’ivrognerie et le seigneur le congédia.
Il troqua contre de l’eau-de-vie les rares biens qui lui restaient dans sa misère et son dénuement. Moins d’une année plus tard, l’alcool le tua.
La tristesse stérile du monde, conduit à la mort.
Mais ceux qui se repentent et croient en Jésus, ont la vie, la vraie vie, la vie éternelle ( Actes 11.18 ).
Jésus dit : Le voleur vient seulement pour voler, pour tuer et pour détruire. Moi, je suis venu afin que les hommes aient la vie, une vie abondante, ( Jean 10.10 ).
Théophile Hammann