VAINCRE LE MAL PAR LE BIEN
Ruben Saillens, pasteur, écrivain et poète, raconte dans le mensuel L’Ami de la Maison, de juillet 1895, comment une bande de jeunes, revenant, dans la nuit, d’une fête de village, cherche à jouer un tour à un vieil Anabaptiste. Les Anabaptistes, qui se nomment actuellement Mennonites, constituent une branche historique de la mouvance évangélique. Ils prônent une soumission entière, dans leur foi et leur vie quotidienne, aux Saintes Écritures.
Un des meneurs de la bande déclare : « Nous allons lui ôter le toit de sa chaumière, une gerbe après l’autre, et si possible sans le réveiller. Il aura ainsi le plaisir de dormir à la belle étoile sans le savoir. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Le vieillard, réveillé par le bruit, a la surprise de voir les étoiles briller par un large trou de son toit. Il surprend les rires étouffés des jeunes.
« Femme, dit-il à sa moitié endormie, vite, prépare un café. » Ils s’habillent prestement, puis le vieillard appelle les jeunes : « Mes amis, vous faites un travail fatiguant. Quand vous aurez fini, venez donc boire un bon café chaud pour vous requinquer. »
Interloqués, les jeunes s’arrêtent, puis, penauds et confus, descendent du toit.
Pressés par le vieillard et sa femme et attirés par l’arôme du café chaud, ils finissent par entrer dans la chaumière. Le vieillard s’entretient amicalement avec ces jeunes, sans leur faire le moindre reproche. Ils sont vivement touchés par la foi vivante et sincère du vieil Anabaptiste et de son épouse.
Finalement, l’un d’eux s’écrie : « Hé, les gars ! Nous avons découvert le toit, il ne nous reste qu’à le refermer ! »
C’est ce qu’ils font, en remplaçant la paille pourrie par de la fraîche.
Qu’aurions-nous fait à la place du vieillard ?
Heureux ceux qui témoignent de la bonté, car Dieu sera bon pour eux, Matthieu 5.7
Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien, Romains 12.21
Théophile Hammann