LA COMMUNION AVEC DIEU ou la Koinonia
Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. 1 Jean 1.3
La communion avec Dieu inclut, mais dépasse le cadre strict de la prière et de la louange. La communion avec Dieu, par le Saint Esprit, est l’une des caractéristiques du chrétien : elle est son grand privilège, son bonheur, sa force et la source de sa bénédiction.
1. DÉFINITION
Le communion avec Dieu, c’est la relation, le dialogue, l’union de pensée et de sentiment avec Dieu.
Elle est accord intérieur avec Dieu, communion d’amour avec Dieu. Le croyant se sait en Dieu, il se sent aimé de Dieu et il aime Dieu. La communion avec Dieu ou Jésus, c’est vivre l’amitié avec le Père ou le Fils.
Le substantif religion semble dériver étymologiquement du latin religare, relier : la religion est ce qui relie l’homme à Dieu.
Pour d’autres, le nom commun religion dérive du latin religere, élire, choisir ; l’objet du choix étant Dieu.
Cette religion, c’est-à-dire cette relation avec Dieu, apparaît fondamentale aux croyants comme aux incroyants :
Charles Baudelaire (1821-1867) : « Il n’y a sur terre rien d’intéressant que les religions. »
Auteur des Fleurs du Mal, Baudelaire n’était pas un modèle de croyant !
Le philosophe et poète américain Ralph Waldo Emerson (1803-1882) : « La religion est si bien faite pour l’homme, elle se mêle si aisément à sa nature et à ses mœurs, qu’il est difficile pour le croyant de concevoir même l’incroyance. »
Le philosophe et historien Français Étienne Gilson (1884-1978) : « La religion constitue un lien qui unit l’homme à Dieu comme à la source de son existence. »
L’empereur Napoléon Bonaparte : « Qu’est-ce qu’une société sans religion, sinon un vaisseau sans boussole ? »
Le physicien, géomètre, philosophe et théologien Blaise Pascal (1623-1662) : « Ceux à qui Dieu donne la religion par sentiment de cœur sont bien heureux. »
Il faut se rappeler que dans les siècles passés, le terme religion désignait exclusivement la religion chrétienne.
Oui, Dieu a mis dans le cœur de l’homme, la pensée de l’éternité, Ecclésiaste 3.11
Les africains disaient encore, il y a peu, que l’athéisme est une invention des blancs ! Chaque humain a l’intuition de la possibilité d’une relation forte avec Dieu.
Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Jacques 4.8.
2. COMMENT LA BIBLE DÉCRIT-ELLE LA COMMUNION AVEC DIEU ?
2.1 Marcher devant sa face
• Dieu cherchait la communion avec Adam et Eve, dans le jardin d’Éden. Il parcourait le jardin et leur parlait. En tant que créatures innocentes, Adam et Eve pouvaient avoir des relations fortes avec leur Créateur.
• Dieu a accordé à Hénoc la grâce de le connaître et de communier avec lui :
Genèse 5.22-24 : Hénoc, après la naissance de Metuschélah, marcha avec Dieu trois cents ans ; et il engendra des fils et des filles. Tous les jours d’Hénoc furent de trois cent soixante-cinq ans. Hénoc marcha avec Dieu ; puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit.
Selon la Bible du Semeur : Hénoc conduisit sa vie sous le regard de Dieu durant 300 ans et il eut d’autres enfants… Hénoc vécut en communion avec Dieu puis il disparut, car Dieu le prit auprès de lui.
Hébreux 11.5 : C’est par la foi qu’Hénoc fut enlevé pour qu’il ne vît point la mort, et qu’il ne parut plus parce Dieu l’avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu’il était agréable à Dieu.
L’expression biblique marcher avec Dieu signifie parler à Dieu, l’écouter humblement, l’aimer sincèrement et lui obéir droitement. Marcher ensemble, c’est marcher dans la même direction et au même pas.
Hénoc n’avait pas de Bible, pas d’Église, pas d’exemples stimulants de croyants autour de lui, mais clairement, Hénoc avait une relation d’amour tellement profonde avec Dieu, que Dieu décida de l’avoir auprès de lui !
Oh ! Que ceci puisse nous parler !
• Noé marcha devant la face de Dieu :
Genèse 6.9 : Noé était un homme juste et intègre dans son temps ; Noé marchait avec Dieu.
Non seulement il n’y avait personne pour l’encourager, mais tous ses contemporains se moquaient de lui lorsqu’ils le virent construire son arche.
• Abraham marcha devant sa face :
En Genèse 48.15 Jacob déclare qu’Abraham et Isaac ont marché devant Dieu.
Dieu a demandé à Abram de marcher devant sa face :
Genèse 17.1 : Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l’Éternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu tout puissant. Marche devant ma face, et sois intègre.
L’intégrité c’est le contraire de la duplicité, de la fausseté, de l’hypocrisie, de la simulation.
Abraham n’était pas sans fautes, mais il a démontré qu’il honorait et aimait Dieu plus que son fils bien-aimé Isaac. Il avait avec Dieu une relation d’amour et de confiance qui lui a valu d’être appelé ami de Dieu. Dieu recherche cette communion intime avec nous.
Recherchons cette communion avec lui.
2.2 Demeurer en Jésus
Dans l’Évangile de Jean, Jésus invite ses disciples avec amour et fermeté à demeurer en lui. Demeurer en Jésus est synonyme de communion avec lui, de dépendance de lui comme lui-même dépendait de son Père.
Jean 15.4-5 : Demeurez en moi, et moi je demeurerai en vous. Un sarment ne saurait porter du fruit tout seul, sans demeurer attaché au cep. Il en est de même pour vous : si vous ne demeurez pas en moi, vous ne pouvez porter aucun fruit. Je suis le cep de la vigne, vous en êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, portera du fruit en abondance, car sans moi, vous ne pouvez rien faire.
Demeurer en Jésus est un cœur à cœur perpétuel avec lui caractérisé par la confiance, l’affection, l’intimité.
Psaume 42.2-3 : Comme un cerf qui soupire après l’eau des ruisseaux, de même je soupire après toi, ô mon Dieu. J’ai soif de Dieu, du Dieu vivant !
La communion avec Dieu n’est pas psychique mais spirituelle :
1 Corinthiens 6.17 : Celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit.
a) Demeurer en Jésus, c’est demeurer dans sa Parole
Jean 15.17 : Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, vous l’obtiendrez.
Jean 8.31-32 : Jésus dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.
1 Jean 2.24 : Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez aussi dans le Fils et dans le Père.
2 Jean 9 : Celui qui ne reste pas attaché à l’enseignement qui concerne le Christ, mais s’en écarte, n’a pas de communion avec Dieu. Celui qui reste attaché à cet enseignement est uni au Père comme au Fils.
Demeurer dans l’enseignement du Seigneur et de sa Parole est une condition sine qua non pour demeurer en communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ.
b) Demeurer en Jésus c’est demeurer dans son amour
Jean 15.9 : Comme le Père m’a toujours aimé, moi aussi je vous ai aimés ; maintenez-vous donc dans mon amour.
Aimer et être aimé ! Nous pouvons aimer Jésus, parce qu’il nous aime et déverse son amour en nous.
Aimer Dieu est le premier et le plus grand commandement. Il désire être aimé de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force et de toute notre pensée, Deutéronome 6.5 ; Matthieu 22.37 ; Marc 12.30 ; Luc 10.27
Bref, Dieu nous invite à être amoureux de lui. Plus nous le connaissons, plus nous découvrons son amour et plus nous avons envie de l’aimer ! Et c’est le Saint Esprit qui produit en nous cet amour vrai et puissant pour Dieu.
Le Royaume de Dieu est un Royaume d’amour. Comment voyez-vous et ressentez-vous le monde i.e. le royaume du diable ?
Un corollaire de l’amour pour Jésus, c’est l’amour pour nos frères, pour le prochain et pour nos ennemis. Humilions-nous pour tout manque d’amour et réclamons à cors et à cris cet amour divin pour tous, jusqu’à ce que nous en soyons inondés !
Une autre conséquence de cet amour pour Jésus, c’est la joie de Christ en nous :
Jean 15.11 : Tout cela, je vous le dis pour que la joie qui est la mienne vous remplisse vous aussi, et qu’ainsi votre joie soit complète.
Cette joie est pure, profonde, indépendante des circonstances. Un chrétien en bonne santé spirituelle, est joyeux ! Un chrétien triste est un triste chrétien !
c) Demeurer en Jésus, c’est demeurer dans l’obéissance
Aimer Jésus, équivaut à garder ses commandements :
Jean 14.21 : Celui qui m’aime vraiment, c’est celui qui retient mes commandements et les applique. Mon Père aimera celui qui m’aime ; moi aussi, je lui témoignerai mon amour et je me ferai connaître à lui.
Jean 14.23 : Jésus lui répondit :
— Si quelqu’un m’aime, il obéira à ce que j’ai dit. Mon Père aussi l’aimera : nous viendrons tous deux à lui et nous établirons notre demeure chez lui.
Jean 15.10,12 : Si vous obéissez à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, tout comme moi-même j’ai obéi aux commandements de mon Père et je demeure dans son amour… Voici quel est mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés.
1 Jean 1.5-7 : Dieu est lumière, et il n’y a point en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité.
Une communion avec le Seigneur sans soumission aux commandements du Seigneur, peut dévier vers un mysticisme psychique, voire démoniaque.
La conséquence de l’obéissance aux commandements du Seigneur est que nous devenons les amis de Jésus :
Jean 15.14-15 : Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce qu’un serviteur n’est pas mis au courant des affaires de son maître. Je vous appelle mes amis, parce que je vous ai fait part de tout ce que j’ai appris de mon Père.
Il est dit que l’Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. Exode 33.11
Et Abraham, en raison de son admirable foi et de son obéissance, même quand il ne comprenait pas les commandements de Dieu, a été appelé ami de Dieu, Jacques 2.23 ; Esaïe 41.8
Les vrais amis sont rares. Si vous en avez un, comment décrivez-vous votre amitié ?
Ainsi est l’amitié de Dieu !
3. DIEU RECHERCHE LA COMMUNION AVEC SES ENFANTS
Dieu est amour. L’amour cherche la communion. Pour pouvoir demeurer au milieu d’Israël, Dieu a fait construire le tabernacle et a institué les sacrifices sanglants.
Pour attirer Israël encore plus prêt de son cœur, il l’a conduit dans le désert pendant quarante ans.
Osée 2.16 : C’est pourquoi voici, je veux l’attirer et la conduire au désert, et je parlerai à son cœur.
Dieu voulait apprendre à Israël à dépendre totalement et uniquement de lui, en toutes choses :
Lui, l’Éternel les conduisait le jour par sa nuée ; il les éclairait et sans doute les réchauffait, la nuit, par une colonne de feu ; il les nourrissait de la manne ; il les désaltérait en faisant couler l’eau du rocher ; il veillait sur leurs vêtements et leurs sandales pour qu’ils ne s’usent pas ; pour leur santé il se révélait en tant que Adonaï Rapha (l’Éternel qui guérit) ; il combattait lui-même leurs ennemis… Dieu était tout pour eux !
Les Israélites ne travaillaient pas, ne cultivaient pas de champs, ne plantaient pas de vignes, d’oliviers, de figuiers… ne construisaient pas de maisons en dur. Même Dieu demeurait dans une tente amovible et mobile.
Dieu les a libérés de tous soucis pour qu’ils se focalisent entièrement sur lui, qu’ils apprennent à le connaître et à l’aimer.
Les Israélites n’avaient pas de distractions : ni lectures, ni radiophonie, ni télévision, ni internet, pas de jeux de cartes ou de dominos… Ils n’avaient que leurs familles et Dieu !
Sans doute certains s’ennuyaient-ils, mais ceux qui cherchaient à connaître Dieu, qui se focalisaient sur lui ne cessaient d’être émerveillés, fascinés, extasiés par la beauté, la splendeur, la bonté, la puissance, l’intelligence infinie, la gloire et la sainteté de Dieu !
Ce fut, sans doute, le cas de Moïse, de Myriam sa sœur et de Aaron son frère.
A propos des divertissements et distractions, on trouve dans la Pensée N°139 de Blaise Pascal :
« J’ai découvert que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. »
Privé de divertissements, l’homme serait obligé de chercher Dieu !
Dieu voulait faire d’Israël un peuple de prêtres et d’adorateurs, il voulait leur apprendre qu’il suffisait totalement et absolument à leur bonheur, qu’il voulait et pouvait satisfaire tous leurs besoins, que l’aimer et le connaître est un bonheur indicible, absolu, parfait ! Il voulait leur apprendre qu’en-dehors de lui, tout est vanité et néant, que l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole sortie de sa bouche, Deutéronome 8.3
Et tout cela dans l’Ancienne Alliance ! Alors combien plus le veut-il pour nous qui faisons partie de la Nouvelle Alliance ! Ne nous donnons aucun repos, jusqu’à ce que nous ayons trouvé ce bonheur ineffable de la communion avec le Père et le Fils, par le Saint Esprit qui nous a été donné.
Certes, Dieu ne nous a pas placés dans un désert, mais dans un monde agité et convulsif dans lequel nous devons travailler pour vivre. Mais Jésus aussi a travaillé jusqu’à l’âge de 30 ans : Dans Marc 6.3 il est appelé le charpentier ! Paul était faiseur de tentes. Nous devons apprendre à demeurer en communion avec Dieu pendant notre travail professionnel.
Le Frère Laurent de la Résurrection (17è siècle) ne cessait d’aimer et d’adorer Dieu,
• pendant 15 ans, au milieu de son très dur travail de chef cuisinier pour une centaine de moines,
• puis jusqu’à sa mort, dans son travail de savetier.
Il était constamment en communion avec Dieu. Il cultivait ce qu’il appelait « la présence de Dieu. »
Le Frère Laurent de la Résurrection déclara à la fin de sa vie : « Je suis continuellement heureux. Le monde entier connaît la détresse et les souffrances ; et moi, qui n’ai aucun mérite, je suis rempli d’une telle joie que je peux à peine la contenir. »
Remarquons que Paul mentionne aussi la communion avec l’Esprit de Dieu :
2 Corinthiens 13.13 : Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous.
Le croyant est bien conscient que c’est l’Esprit de Dieu en lui qui est la source intarissable (si ce n’est par le péché non confessé) de la vraie vie, de la victoire sur tout péché et du caractère chrétien (le fruit de l’Esprit, Galates 5.22). Le Fils de Dieu agit dans les enfants de Dieu par son Esprit.
Prions : Père céleste, pardonne-moi d’avoir si souvent négligé de rechercher la communion avec toi, d’avoir ainsi vécu misérablement, solitaire, comme un orphelin. Oh ! j’ai besoin de toi, je veux marcher devant ta face avec ton aide et t’aimer pardessus tout au monde ! Seigneur Jésus, je veux demeurer en toi, car j’ai tout pleinement en toi, et je suis pauvre loin de toi. Par ton Esprit, je demeurerai dans ta Parole, dans ton amour et dans l’obéissance à tes saints commandements. Je me blottis en toi et je suis heureux en toi. Je t’aime, Dieu trois fois saint, Père, Fils et Saint Esprit ! Amen.
Théophile Hammann
Commentaire sur “LA COMMUNION AVEC DIEU”
très édifiant merci