PLAIRE À DIEU SEUL

 Au temps de Jésus, Israël était une nation très religieuse, fortement influencée par des organisations religieuses telles que les Pharisiens, les Sadducéens, les scribes et docteurs de la loi, les Esséniens…
A des degrés divers tous les juifs étaient religieux et pratiquants. La notion de laïcité n’existait pas. Comme dans l’Islam, vie profane et vie religieuse étaient inséparables.

Jésus discerne chez beaucoup de ses contemporains la vaine religiosité, l’apparence plus que la réalité de la foi. Et il met ses disciples en garde. Ils doivent marcher devant Dieu et non devant les hommes, se tenir devant Dieu et non devant les hommes !

Ce fut la demande de Dieu à Abram :

Genèse 17.1 : Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l’Éternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu Tout-Puissant. Marche devant ma face, et sois intègre. 

Le péché est contagieux. Jésus demande donc à ses disciples de ne pas se laisser contaminer par le jeu religieux des conducteurs spirituels de l’époque :
Matthieu 16.6 : Jésus leur dit : Faites bien attention : gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens !

                                                                                                     Matthieu 6.1-18

Au début de Matthieu 6, Jésus enseigne à ses disciples et à tous ceux qui l’écoutent à vivre leur foi devant Dieu et non devant les hommes :
Matthieu 6.1 : Gardez-vous d’accomplir devant les hommes, pour vous faire remarquer par eux, ce que vous faites pour obéir à Dieu, sinon vous n’aurez pas de récompense de votre Père céleste. 

•  Jésus énonce une forte mise en garde avec menace de la perte de la récompense divine.
Tout ce que nous accomplissons pour Dieu, nous devons le faire pour plaire à Dieu et non aux hommes.
Toute la Bible interdit de chercher à plaire aux hommes, de rechercher la gloire des  hommes. C’est une vanité et une forme d’idolâtrie.
• Dieu ne veut pas que nous soyons dans la confusion ou couverts de honte, humiliés, outragés. Chacun a le droit d’être reconnu, respecté, honoré. Mais Dieu veut que notre gloire vienne de lui et de lui seul :
Psaumes 31.17 :  Éternel, que je ne sois pas confondu quand je t’invoque.
Psaumes 74.21 : Ne laisse pas les opprimés repartir dans la honte ! Que le pauvre et le malheureux aient lieu de te louer !
Ésaïe 54.4 : Ne crains pas, car tu ne seras point confondue ; ne rougis pas, car tu ne seras pas déshonorée ; mais tu oublieras la honte de ta jeunesse…

La gloire des chrétiens doit venir de Dieu seul :

Psaumes 91.15-16 : Il m’invoquera, et je lui répondrai ; je serai avec lui dans la détresse, je le délivrerai et je le glorifierai. Je le rassasierai de longs jours, et je lui ferai voir mon salut.
Jean 5.44 :  D’ailleurs, comment pourriez-vous parvenir à la foi alors que vous voulez être applaudis les uns par les autres et que vous ne recherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ?

La Bible déclare que Dieu honore les actes de compassion du chrétien :

Psaumes 112.5-10 :  Heureux l’homme qui exerce la miséricorde et qui prête, qui règle ses actions d’après la justice.  Il ne chancelle jamais ; La mémoire du juste dure toujours.  Il ne craint point les mauvaises nouvelles ; son cœur est ferme, confiant en l’Éternel. Son cœur est affermi ; il n’a point de crainte, jusqu’à ce qu’il mette son plaisir à regarder ses adversaires.
Il fait des largesses, il donne aux indigents ; sa justice subsiste à jamais ; sa tête s’élève avec gloire, le méchant le voit et s’irrite, il grince les dents et se consume ; les désirs des méchants périssent.

•  …sinon, vous n’aurez pas de récompense auprès de votre Père céleste.
Ceux qui, pour leurs œuvres pieuses, sont honorés par les hommes ont déjà leur récompense. Ils n’en auront pas d’autre au tribunal de Christ !
La gloire des hommes est très insatisfaisante, elle est futile, vaine, passagère, éphémère, fugace, altérable, entachée de mauvais sentiments, de jalousie, d’envie…
La gloire de Dieu est réelle, éternelle, inaltérable et nous procure le vrai bonheur. Réfléchissons : quelle gloire préférons-nous ?

Jésus mentionne, à titre d’exemples,  trois domaines dans lesquels le croyant doit veiller à ne pas chercher à être bien vu par les hommes : la charité, la prière en public, le jeûne.

I. LA BIENFAISANCE

ou la charité, la serviabilité, la prévenance…

Matthieu 6.2-4 : Ainsi, lorsque tu donnes quelque chose aux pauvres, ne le claironne pas partout. Ce sont les hypocrites qui agissent ainsi dans les synagogues et dans les rues pour que les gens chantent leurs louanges. Vraiment, je vous l’assure : leur récompense, ils l’ont d’ores et déjà reçue. 3 Mais toi, quand tu donnes quelque chose aux pauvres, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta main droite. 4 Que ton aumône se fasse ainsi en secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

•  Jésus ne dit pas : si tu donnes, comme on dirait: si tu vas au Pôle Nord. Il dit : lorsque tu donnes, quand tu donnes… Les adverbes et conjonctions lorsque et quand, impliquent que la personne donne réellement. Elle a l’habitude de donner.
Chaque croyant doit aider les pauvres et les démunis. Il le fera souvent via l’Église qui  est censée gérer les offrandes avec sagesse.
Mais il ne doit pas chercher la moindre reconnaissance ou gloire humaine pour ces actes de charité. Cette gloire serait sa seule récompense !

•  Ce sont les hypocrites qui agissent ainsi

Les hypocrites, ce sont ceux dont les paroles ne sont pas en accord avec leur conduite : Matthieu 6.5, 16, ; 7.5 ; 15.7 ; 24.51

Les hypocrites sont souvent inconscients de leur hypocrisie : Matthieu 7.3,5 ; 23.16,19,24

•  et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

Dieu voit tout, il voit ce qui se pratique dans le secret.

C’est Dieu lui-même qui veut être notre seule récompense : Nous avons ici une fantastique promesse de rémunération et de rétribution de la part de Dieu !

II. LA PRIÈRE PUBLIQUE

Matthieu 6.5 : Quand vous priez, n’imitez pas ces hypocrites qui aiment à faire leurs prières debout dans les synagogues et à l’angle des rues : ils tiennent à être remarqués par tout le monde. Vraiment, je vous l’assure : leur récompense, ils l’ont d’ores et déjà reçue.

Nos prières secrètes sont probablement plus sincères que nos prières publiques. Nous prions devant Dieu seul et savons qu’il lit dans notre cœur.
Quand nous prions en public, nous prions devant Dieu, mais aussi devant d’autres chrétiens, et il est plus difficile d’être absolument sincère, droit et intègre.

Ne cherchons jamais à impressionner les autres, à leur plaire, à paraître spirituels !
Si nous jouons aux chrétiens spirituels, nous pouvons tromper les autres, mais certainement pas Dieu.

Matthieu 6.6 :  Mais toi, quand tu veux prier, va dans ta pièce la plus retirée, verrouille ta porte et adresse ta prière à ton Père qui est là dans le lieu secret. Et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

•  Notre vie de prière doit être secrète. Jésus parle d’une pièce retirée, mais lui, n’en avait pas !
Nous pouvons aussi, comme lui, prier dans la nature.
Les disciples d’Aristote philosophaient en marchant, on les appelle les péripatéticiens, du grec peripatêtikos = qui se promène. Soyons des prieurs péripatéticiens !

• Une magnifique promesse :  Et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

Matthieu 6.7-8 :  Dans vos prières, ne rabâchez pas des tas de paroles, à la manière des païens ; ils s’imaginent qu’à force de paroles Dieu les entendra. 8 Ne les imitez pas, car votre Père sait ce qu’il vous faut, avant que vous le lui demandiez.

•  Ces paroles condamnent les prières à la chaîne, les chapelets, les récitations sempiternelles, machinales, mécaniques de prières apprises par cœur.
Dans l’Église de mon enfance on répétait à toute occasion la Prière Dominicale (le Notre Père) de sorte qu’au bout de quelques années j’étais incapable de la réciter en pensant à ce que je disais. Je la récitais comme un perroquet.

•  Mais même dans nos meilleures prières il peut y avoir plus ou moins consciemment cette idée que beaucoup de phrases valent mieux que peu ! Dieu regarde au cœur !
Une prière n’est pas une vaine redite si notre cœur adhère totalement et sincèrement à nos paroles. Il n’y a aucune différence entre présenter à Dieu une prière chaque jour de la semaine et la lui présenter sept fois le même jour.

David célébrait l’Éternel sept fois par jour :
Psaumes 119.164 : Sept fois par jour, je redis tes louanges à cause de tes justes lois.

Dans le jardin de Gethsémané, Jésus, au paroxysme de la souffrance et de l’agonie a fait monter vers son Père trois fois la même prière :

Matthieu 26.44 : Pour la troisième fois, il pria en répétant les mêmes paroles. 

Personne n’oserait dire que ce fut une vaine redite.

•  En fait nous devons prier sans cesse (1 Thessaloniciens 5.17). Cette injonction de Paul est équivalente à celle de Jésus, à demeurer en lui :

Jean 15.7 : Mais si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, vous l’obtiendrez.

• Jésus veut fortifier notre foi en nous rappelant que notre Père Céleste connaît parfaitement nos besoins et sait tout ce qui nous concerne. Il connaît aussi ses propres promesses.

Dans ses prières, Bakht Singh (1903-2000) citait simplement les références des promesses de Dieu au lieu de citer les promesses elles-mêmes et il expérimentait des milliers d’exaucements de prière.
Dans Matthieu 16.9-13 et Luc 11.2-4 nous avons la Prière Dominicale ou le Notre Père.

Dans les Églises de plusieurs dénominations on récite très fréquemment cette belle prière, mais la répétition entraîne l’habituance et empêche de réfléchir au texte récité et de s’en nourrir.

Il  serait préférable d’utiliser cette prière du Seigneur comme un canevas ou un schéma de prière. On amplifie et développe chaque phrase de la prière communautaire.
La seule phrase que le Seigneur juge utile de commenter concerne le pardon :

Matthieu 6.12 : Pardonne-nous nos torts envers toi comme nous aussi, nous pardonnons les torts des autres envers nous.

III. LE JEÛNE

Matthieu 6.16-18 :  Lorsque vous jeûnez, n’ayez pas, comme les hypocrites, une mine triste. Pour bien montrer aux gens qu’ils jeûnent, ils prennent des visages défaits. Vraiment, je vous l’assure : leur récompense, ils l’ont d’ores et déjà reçue !  Mais toi, quand tu jeûnes, parfume tes cheveux et lave ton visage  pour que personne ne se rende compte que tu es en train de jeûner, sauf ton Père qui est là dans le lieu secret. Alors ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

On peut se vanter, de différentes manières, de jeûner. Il est possible que de nos jours le jeûneur se fasse plutôt désavouer et blâmer qu’approuver et louer. Mais il existe un grand nombre d’actes de piété qu’un chrétien du 21è siècle peut accomplir pour se faire bien voir, pour se faire encenser, complimenter et louanger !
Que Dieu nous en préserve. Que nous ne cherchions et ne recevions pas un atome, pas un quark de gloire de la part des hommes. C’est à Dieu seul de nous honorer quand et comme il veut.

Un ministre de l’Évangile qui a soif d’honneurs est un faux serviteur de Dieu.
Le commandement biblique aux serviteurs, ouvriers, employés (litt. aux esclaves) est valable pour tous les chrétiens :

Colossiens 3.23-24 : Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l’héritage pour récompense. Servez Christ, le Seigneur. 

Prenons ces enseignements de Jésus très au sérieux. L’efficacité et la durée de notre ministère en dépendent, et nous courrons le risque de nous voir frustrés au ciel de la récompense de nos travaux.

Prions : Seigneur Jésus, je te demande pardon de tout mon cœur d’avoir trop souvent recherché l’approbation et la gloire des hommes dans tous les domaines de ma vie chrétienne : quand je faisais du bien et rendais divers services autour de moi, quand je priais dans les réunions de prières, quand j’évangélisais de diverses manières ou parlais de toi devant des croyants, quand j’enseignais ta parole ou donnais mon témoignage…
Purifie-moi Seigneur de cet orgueil caché, de cette hypocrisie et libère-moi entièrement de ces péchés.
Je veux être humble comme toi, par l’Esprit que tu m’as donné. Ô crée en moi un cœur pur !
Change-moi, Seigneur ! Amen.

Théophile Hammann

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