LA PRIÈRE DU PROPHÈTE DANIEL

LA PRIÈRE DU PROPHÈTE DANIEL

LIVRE DE DANIEL, CHAPITRE 9

Après avoir battu les Égyptiens à Karkemish, en Turquie actuelle, en 605 av. J.-C., Nabuchodonosor, le roi de Babylone, s’en prend aux alliés des Égyptiens, dont Yehoyaqim (609-598), roi de Juda, (2 Rois 24.1) et à son fils Yehoyakîn (2 Rois 24.8-16). Sous le règne de trois mois de ce dernier eut lieu la première déportation à Babylone :
2 Rois 24.14-16 : Il déporta toute la population de Jérusalem, tous les dirigeants et tous les militaires, tous les artisans et les forgerons : en tout, dix mille personnes prirent le chemin de l’exil ; seule la population la plus pauvre resta dans le pays. Yehoyakîn fut déporté de Jérusalem à Babylone avec sa mère, ses femmes, ses hauts fonctionnaires et les puissants du pays. Le roi de Babylone emmena aussi en exil dans son pays les sept mille militaires, mille artisans et forgerons et tous les guerriers entraînés au combat.
Daniel et ses trois compagnons se trouvaient parmi ces déportés :
Daniel 1.1-2 : La troisième année du règne de Yehoyaqim, roi de Juda, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint assiéger Jérusalem. Le Seigneur lui donna la victoire sur Yehoyaqim…
Daniel 1.3-4 :  Le roi ordonna à Ashpenaz, chef de son personnel, de faire venir des Israélites de lignée royale ou de famille noble, quelques jeunes gens sans défaut physique et de belle apparence. Ils devaient être doués d’intelligence, de sagesse dans tous les domaines, posséder de grandes connaissances, être capables d’apprendre la science et de bonne constitution pour entrer au service du palais royal et apprendre la langue et la littérature des Chaldéens.
Daniel 1.6-7 :  Parmi les Judéens qui furent sélectionnés se trouvaient Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria. Le chef du personnel leur attribua de nouveaux noms, il appela Daniel Beltshatsar, Hanania Shadrak, Mishaël Méshak et Azaria Abed-Nego.
Daniel 9.1 : Darius, fils de Xerxès, de la race des Mèdes, fut établi sur le trône du royaume des Chaldéens.
Babylone est située sur les deux rives du Tigre, à 80 km au sud de Bagdad. C’est une ville protégée par deux doubles murailles absolument énormes et réputée imprenable.
Au cours d’une nuit où les Babyloniens célèbrent une grande fête religieuse, les ingénieurs de Cyrus détournent les eaux du Tigre, et permettent ainsi à Gubaru (ou : Ugbaru), le général de Cyrus d’entrer dans la ville par le lit du fleuve.
Il semblerait que ce soit seulement quatre jours plus tard, le 12 octobre 539, que le gros de l’armée perse ait pris possession de la ville. Cyrus a fait son entrée triomphale dans la ville le 23 octobre 539.
Pendant une bonne année, Cyrus installe à Babylone, comme roi vassal, son général Gubaru ou Ugbaru. C’est lui que le livre de Daniel appelle Darius le Mède (6.1).
Ce Darius confie à Daniel de hautes fonctions administratives.
Gubaru meurt après un court règne d’une année sur Babylone.
C’est durant cette période que Daniel présente à Dieu la prière du chapitre 9.

9.2 : La première année de son règne, moi, Daniel, je considérais dans les livres le nombre des années que l’Éternel avait indiqué au prophète Jérémie, et pendant lesquelles Jérusalem devait rester en ruine, c’est-à-dire soixante-dix ans.
Ce verset date la prière de Daniel de l’an 539-38 av. J.-C.
Le royaume du Nord (les 10 tribus) s’est livré à l’idolâtrie et à toutes sortes de péchés depuis le début du règne de Jéroboam I en 930 av. J.-C. jusqu’à la prise de Samarie par les Assyriens en 722 av. J.-C. et la déportation des Israélites en différentes provinces de l’empire Assyrien.
♦ Le Royaume du Sud (Juda, Benjamin et l’enclave de Siméon) a pratiqué l’idolâtrie et n’a pas respecté les clauses de l’Alliance, plus ou moins depuis Roboam en 930 av. J.-C. jusqu’à la
prise de Jérusalem par les Babyloniens en 587 av. J.-C. (135 ans après la chute de Samarie) et le 3è saccage du temple sous Sédécias, 2 Rois 25.13
2 Chroniques 36.15-17 :  L’Éternel, le Dieu de leurs ancêtres, leur avait adressé très tôt et à maintes reprises des avertissements par l’intermédiaire de ses messagers, car il aurait voulu épargner son peuple et le lieu de sa résidence. Mais les Israélites méprisaient les envoyés de Dieu, ils faisaient fi de ses paroles et tournaient ses prophètes en ridicule, jusqu’à ce que la colère de l’Éternel contre son peuple eut atteint le point de non-retour. Alors l’Éternel fit venir contre eux le roi des Chaldéens qui massacra leurs jeunes gens jusque dans leur sanctuaire. Il n’épargna personne : jeune homme, jeune fille, vieillard, personne âgée : Dieu lui livra tout.
Jérémie avait prophétisé que la déportation à Babylone durerait 70 ans :
Jérémie 25.11-12 :  
Le pays tout entier ne sera plus que ruines et terre dévastée. L’ensemble de ces peuples seront assujettis au roi de Babylone pendant soixante-dix ans. Et au bout de ces soixante-dix ans, je demanderai compte de leur crime au roi de Babylone et à son peuple – l’Éternel le déclare – je sévirai contre le pays des Chaldéens et je le réduirai en désert pour toujours.
Jérémie 29.10 :
Mais voici ce que dit l’Éternel : Dès que soixante-dix ans seront écoulés pour Babylone, je me souviendrai de vous, et j’accomplirai à votre égard ma bonne parole, en vous ramenant dans ce lieu.

Soixante-dix ans, c’est un nombre rond pour désigner une période de jugement et de condamnation.
Ainsi, le jugement sur Tyr et Sidon, à cause de leur orgueil, a duré 70 ans : Ésaïe 23.15,17 : la ville de Tyr sombrera dans l’oubli pour soixante-dix ans,
aussi longtemps que dure la vie d’un roi…
Et il arrivera, quand soixante-dix ans se seront écoulés, que l’Éternel interviendra pour Tyr qui retournera à ses gains…
En fait, le jugement de toutes les nations voisines d’Israël dura 70 ans :
Jérémie 25.11 :  L’ensemble de ces peuples seront assujettis au roi de Babylone pendant soixante-dix ans. 
La dynastie russe des Romanov a sombré dans les abominations, notamment les injustices commises par les tsars et les orgies sexuelles et démoniaques organisées par le mystique et ésotérique Raspoutine, et s’est attiré de terribles malédictions. Le soviétisme, qui semble en avoir été le châtiment, a aussi duré environ 70 ans. Nicolas II, le dernier roi de la dynastie des Romanov, a été assassiné avec toute sa famille le 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg. L’Union des Républiques Socialistes soviétiques (l’URSS) a existé du 30 décembre 1922  jusqu’à sa dissolution le 26 décembre 1991, soit exactement 69 ans.

9.3 : Alors je me tournai vers le Seigneur Dieu pour le prier et lui adresser des supplications, en jeûnant et en portant un habit de toile de sac et en me couvrant de cendre. 

Daniel ne s’est pas contenté d’attendre passivement la réalisation de la prophétie de Jérémie. Il s’est impliqué, il s’est mis à jeûner et à prier pour qu’elle se réalise.
Deux ou trois ans plus tard, on voit encore Daniel se consacrer à la prière d’humiliation et de repentance et à un jeûne partiel (en raison de son âge avancé) pendant 3 semaines (Daniel 10.2-3,12).
• Se couvrir d’un sac et de cendres était le moyen habituel d’exprimer son humiliation et sa contrition devant Dieu.
Que faisons-nous des promesses de la Bible ? Certains attendent passivement leur réalisation dans leur vie et souvent attendent jusqu’à leur mort. D’autres transforment ces promesses en prière, les rappellent sans cesse à Dieu avec foi, et finissent par les expérimenter.
Dieu aime les nations et souhaite qu’elles le glorifient :
Louez l’Éternel, vous les nations, célébrez-le, vous, tous les peuples ! (Psaumes 117.1 ; Romains 15.11).
Au 8è s. av. J.-C. Dieu a sauvé Ninive la grande ville idolâtre, en suscitant une profonde repentance chez le roi et tous les habitants. Il aime aussi la France et exaucera les prières en sa faveur.

LES THÈMES DE DANIEL 9.4-23

1. QUE NOUS APPREND DANIEL SUR LE CARACTÈRE DE DIEU ?

1.1 Daniel s’adresse au Dieu grand et redoutable (9.4)
Il reconnaît la majesté de Dieu, sa sainteté, sa puissance, sa gloire. Dieu est
redoutable, parce qu’il est parfaitement juste et qu’il ne déclare pas le coupable innocent. Il ne peut pas laisser le péché impuni. Ses jugements peuvent être sévères parce qu’il est juste. Il a finalement détruit Ninive, la capitale de l’empire Assyrien, en 612 av. J.-C. par les armées des Mèdes et des Babyloniens, aidés par les Scythes.
A cause de ses actes de puissance, Dieu est respecté parmi les nations :

9.15 : Et maintenant, Seigneur notre Dieu, tu as fait sortir ton peuple d’Égypte par ton intervention puissante, et tu t’es fait une renommée qui subsiste jusqu’à ce jour.

1.2 Dieu est juste :
9.7 : Toi, Seigneur, tu es juste.
Dans sa justice, Dieu traite son peuple selon les clauses de son alliance :
9.12-14 : Tu as accompli les menaces que tu avais prononcées contre nous et contre les chefs qui nous gouvernaient… Tout ce malheur nous a frappés conformément à ce qui était écrit dans la Loi de Moïse… Éternel notre Dieu, tu as veillé à ce que ce malheur fonde sur nous car tu es juste dans tout ce que tu fais…
Daniel déclare que les ancêtres ont péché mais ce sont leurs descendants, les contemporains de Daniel, qui souffrent. Dans sa justice, Dieu doit intervenir :
9.16 : Seigneur, toi qui fait justice aux opprimés, veuille détourner ta colère et ton indignation de Jérusalem, ta ville, ta sainte montagne, car à cause de nos péchés et des fautes de nos ancêtres, Jérusalem et ton peuple sont en butte au mépris de tous ceux qui nous entourent.
C’est entièrement de la faute du peuple s’il est réduit à la misère et à la détresse depuis 70 ans !
Daniel ne fait pas le moindre reproche à Dieu. Il déclare que Dieu a été juste dans son jugement.

1.3 Dieu est fidèle à son alliance
Dieu s’est engagé par son alliance. Dieu n’oublie jamais le saint contrat, le pacte d’amour qu’il a fait avec son peuple :

9.4 : il demeure fidèle à son alliance et conserve son amour envers ceux qui l’aiment et obéissent à ses commandements.

1.4 Dieu est prêt à pardonner
9.9 : Mais toi, Seigneur notre Dieu, tu as de la pitié et tu pardonnes.
Daniel s’appuie, dans sa demande, sur la compassion de Dieu et son désir de pardonner. 
En réponse à la supplication du roi Salomon, l’Éternel déclare qu’il pardonnera à tous ceux qui le cherchent et s’humilient devant lui :
2 Chroniques 7.12-15 :  
Alors l’Éternel apparut à Salomon pendant la nuit et lui dit : J’ai exaucé ta prière et je choisis cet endroit comme lieu de sacrifices pour moi. Lorsque je fermerai le ciel et qu’il n’y aura pas de pluie, lorsque j’ordonnerai aux sauterelles de ravager le pays ou que j’enverrai la peste contre mon peuple, si alors mon peuple qui est appelé de mon nom s’humilie, prie et recherche ma grâce, s’il se détourne de sa mauvaise conduite, moi, je l’écouterai du ciel, je lui pardonnerai ses péchés et je guérirai son pays. Désormais, j’écouterai attentivement et je considérerai favorablement la prière faite en ce lieu.

2. SUR QUELLE BASE DIEU EXERCE-T-IL SES JUGEMENTS ?

Dieu réalise les jugements prévus dans le code de l’alliance. Ces jugements ont très souvent été rappelés par les prophètes que Dieu a envoyés au peuple et à ses chefs :

9.12-14 : Tu as accompli les menaces que tu avais prononcées contre nous et contre les chefs qui nous gouvernaient : tu as fait fondre sur nous un malheur si grand que, dans ce monde, il n’y en a jamais eu de pareil à celui qui a frappé Jérusalem.
Tout ce malheur nous a frappés conformément à ce qui était écrit dans la Loi de Moïse, et nous ne t’avons pas imploré, Éternel notre Dieu, nous ne nous sommes pas détournés de nos fautes et nous n’avons pas été attentifs à ta vérité. C’est pourquoi, Éternel notre Dieu, tu as veillé à ce que ce malheur fonde sur nous car tu es juste dans tout ce que tu fais, tandis que nous, nous ne t’avons pas obéi.
Dieu agit selon les clauses de l’Alliance avec Israël !
Qu’en est-il pour nous, de nos jours ? Les chrétiens sont au bénéfice de la Nouvelle Alliance dans le sang de Jésus, qui est éternelle. N’y a-t-il alors plus de jugements pour nos désobéissances ?
Nous sommes sous la grâce et nous sommes morts à la Loi, mais Dieu nous corrige, il nous corrige comme un père corrige ses enfants :
Hébreux 12.4-7 :
Vous n’avez pas encore résisté jusqu’à la mort dans votre lutte contre le péché, et vous avez oublié cette parole d’encouragement que Dieu vous adresse comme à des fils : Mon fils, ne prends pas à la légère la correction du Seigneur et ne te décourage pas lorsqu’il te reprend. Car le Seigneur corrige celui qu’il aime : il châtie tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils. Supportez vos souffrances : elles servent à vous corriger. C’est en fils que Dieu vous traite.

3. DE QUI DANIEL CONFESSE-T-IL LES PÉCHÉS ?

3.1 Daniel confesse ses propres péchés
Daniel est un homme bien-aimé (9.23 ; 10.11,19). La Bible ne mentionne aucune faiblesse dans sa vie. Mais lui-même confesse ses propres péchés :
9. 20 :
Je continuais à parler dans ma prière, en confessant mes péchés et les péchés de mon peuple Israël, et en suppliant l’Éternel mon Dieu en faveur de sa sainte montagne. 

3.2 La plupart des confessions sont faites à la première personne du pluriel
La majorité des confessions est prononcée à la première personne du pluriel, c’est-à-dire qu’il s’inclut dans sa repentance :
9.5-6 :  … nous avons péché, nous avons mal agi, nous nous sommes rendus coupables et nous nous sommes révoltés contre toi en nous détournant de tes commandements et de tes lois. Nous n’avons pas écouté tes serviteurs les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos chefs, à nos ancêtres et à tout le peuple du pays.
9.8,11 : Nous avons péché contre toi.
9.15 : Mais nous, nous avons péché, nous avons fait le mal.

3.3 Daniel confesse les péchés des responsables du peuple
9.8 : Seigneur, la honte est sur nous, sur nos rois, sur nos chefs.
9.12 : Tu as accompli les menaces que tu avais prononcées contre nous et contre les chefs qui nous gouvernaient…

4. QUELS PÉCHÉS CONFESSE-T-IL ?

Daniel confesse la révolte contre Dieu, la désobéissance aux commandements de Dieu, la rupture de l’alliance avec Dieu :

9.5 : Nous avons péché, nous avons mal agi, nous nous sommes rendus coupables et nous nous sommes révoltés contre toi en nous détournant de tes commandements et de tes lois.
9.9 : Mais toi, Seigneur notre Dieu, tu as de la compassion et tu pardonnes, alors que nous nous sommes révoltés contre toi. 
9.10 : Nous ne t’avons pas obéi, Éternel notre Dieu, nous n’avons pas vécu selon les lois que tu nous as données par tes serviteurs les prophètes.
9.11 : Tout le peuple d’Israël a transgressé ta Loi et s’est détourné pour ne pas entendre ta voix. Alors la malédiction et toutes les imprécations inscrites dans la Loi de Moïse, ton serviteur, se sont déversées sur nous, parce que nous avons péché contre Dieu.
9.14 : Nous ne t’avons pas obéi.
Daniel semble demander pardon pour le fait qu’après le jugement, le massacre et la déportation à Babylone, personne ne s’est repenti devant Dieu :
9.13 : Tout ce malheur nous a frappés conformément à ce qui était écrit dans la Loi de Moïse, et nous ne t’avons pas imploré, Éternel notre Dieu, nous ne nous sommes pas détournés de nos fautes et nous n’avons pas été attentifs à ta vérité. 

5. DANS QUEL ÉTAT SONT LES JUDÉENS ?

Le peuple est dans la honte, la confusion, la désolation, conséquences de son péché :
9.7 : Toi, Seigneur, tu es juste, et nous, nous rougissons de honte. C’est bien le cas aujourd’hui des Judéens, des habitants de Jérusalem et de tout Israël, de ceux qui sont près et de ceux qui sont loin, dispersés dans tous les pays où tu les as chassés à cause de leurs infidélités à ton égard.
9.8 : Seigneur, la honte est sur nous, sur nos rois, sur nos chefs et sur nos ancêtres, parce que nous avons péché contre toi.
9.16 : Seigneur, toi qui fait justice aux opprimés, veuille détourner ta colère et ton indignation de Jérusalem, ta ville, ta sainte montagne, car à cause de nos péchés et des fautes de nos ancêtres, Jérusalem et ton peuple sont en butte au mépris de tous ceux qui nous entourent.

6. SUR QUELLE BASE DANIEL DEMANDE-T-IL PARDON ?

Daniel rappelle à Dieu que Jérusalem est sa ville et qu’Israël est son peuple :

9.16 : Seigneur, toi qui fait justice aux opprimés, veuille détourner ta colère et ton indignation de Jérusalem, ta ville, ta sainte montagne, car à cause de nos péchés et des fautes de nos ancêtres, Jérusalem et ton peuple sont en butte au mépris de tous ceux qui nous entourent.
9.17 : Maintenant, ô notre Dieu, écoute la prière et les supplications de ton serviteur et, par égard pour toi-même, considère avec faveur ton sanctuaire dévasté !
9.19 : Seigneur, écoute-nous ! Seigneur, pardonne ! Seigneur, prête-nous attention et interviens sans tarder, par égard pour toi-même, ô mon Dieu ! Car il s’agit de la ville et du peuple qui t’appartiennent.

Ne pouvons-nous pas aussi rappeler à Dieu que nous sommes son peuple et que l’Église est son temple ? Bien plus, l’Église est le Corps et la fiancée de Christ !
Tout comme Moïse, Daniel raisonne, argumente avec Dieu. Il fait appel à la pitié et à la compassion de Dieu :
9.18 :  Ô mon Dieu, prête l’oreille et écoute, ouvre tes yeux et considère nos ruines, regarde la ville qui t’appartient. Certes, ce n’est pas à cause de nos actions justes que nous t’adressons nos supplications, mais à cause de ton immense compassion ! 

Daniel demande à Dieu d’agir par égard pour lui-même :
9.19 : Seigneur, écoute-nous ! Seigneur, pardonne ! Seigneur, prête-nous attention et interviens sans tarder, par égard pour toi-même, ô mon Dieu !
Quels que soient nos sujets d’intercession, nous pouvons nous présenter devant Dieu avec les mêmes arguments. Nous pouvons argumenter avec lui, parce qu’il est notre Père. Comme il a été sensible aux plaidoiries de Moïse et de Daniel, il sera attentif aux nôtres. 

7. DIEU PEUT-IL PARDONNER LES PÉCHÉS DES MORTS ?

Les hommes, pour lesquels Daniel demande pardon, les responsables et tous les ancêtres, sont, dans leur quasi-totalité, morts depuis longtemps !
Seuls ceux qui, comme Daniel et ses 3 compagnons, étaient de jeunes garçons au moment de la déportation, 70 ans plus tôt, peuvent encore être vivants.
Une telle confession des péchés des ancêtres est clairement selon la volonté de Dieu. En effet, après avoir annoncé à Israël les châtiments dont il le frappera pour l’amener à la repentance, l’Éternel déclare :
Lévitique 26.40-41 :  
Ils confesseront leurs iniquités et les iniquités de leurs pères, les transgressions qu’ils ont commises envers moi, et la résistance qu’ils m’ont opposée, péchés à cause desquels moi aussi je leur résisterai et les mènerai dans le pays de leurs ennemis.
Évidemment une confession des péchés n’a de sens que si elle est accompagnée d’une demande de pardon.
Peut-on alors prier pour les morts ?
Au moment de la mort d’une personne sa destinée éternelle est fixée irrévocablement, pour autant que nous comprenons bien
la Parole de Dieu.
Celle qui est sauvée l’est pour toujours et celle qui est réprouvée le semble aussi pour toujours.
La Bible distingue les péchés des individus et les péchés collectifs (familles, villes, Églises, nations…).
Il est clair que Daniel demande pardon pour les péchés collectifs de son peuple :
9.11 : Tout le peuple d’Israël a transgressé ta Loi et s’est détourné pour ne pas entendre ta voix. Alors la malédiction et toutes les imprécations inscrites dans la Loi de Moïse, ton serviteur, se sont déversées sur nous, parce que nous avons péché contre Dieu.
Ces péchés sont à l’origine de malédictions terribles, pesant sur le peuple et empêchant son retour à Jérusalem et en Judée.
Ces péchés non confessés et non pardonnés créent un joug satanique sur tout Israël.
Daniel lutte donc avec Dieu pour que cette malédiction soit brisée.
Voici des exemples de malédictions sur le pays :
Ésaïe 24.5-6 :
Le pays a été profané par ses habitants ; car ils ont transgressé les lois, violé les commandements, ils ont brisé l’alliance éternelle. C’est pourquoi la malédiction dévore le pays, et ses habitants portent la peine de leurs crimes ; c’est pourquoi les habitants du pays sont consumés, et il n’en reste qu’un petit nombre.
Jérémie 23.10 : Car le pays est rempli d’adultères et il est dans le deuil. A cause des malédictions, les pâturages de la steppe sont desséchés. Ces hommes courent pour le mal
et usent de leur force pour l’injustice.
A la croix Jésus a demandé pardon pour le peuple Israël et en particuliers pour ses meurtriers :
Luc 23.34 :
Jésus pria : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.
Est-ce à dire que tout ce peuple coupable de déicide serait pardonné et irait au ciel ? Évidemment non ! Mais leur péché collectif de rejet du Messie est partiellement ôté. L’effroyable malédiction due à leurs crimes est enlevée en partie. Ils ont néanmoins été dispersés dans tout l’empire romain, selon les prédictions de Moïse ; Jérusalem et le temple dans lequel ils plaçaient une confiance superstitieuse ont été rasés et brûlés. Mais sans la prière du Seigneur leur sort eut été bien pire !

8. COMMENT DIEU A-T-IL RÉPONDU ?

La prière de repentance de Daniel a été exaucée progressivement. En effet, quelques mois après cette prière, en 538 av. J.-C., l’empereur Cyrus, ordonne le retour des exilés à Jérusalem et en Judée, 2 Chroniques 36.22-23 
Mais Dieu montre qu’il s’agit d’un long combat spirituel : 2 ou peut-être 3 ans après cette prière du chap 9, Daniel se livre de nouveau à une intense prière de repentance avec jeûne partiel (ch 10).
Les réponses divines sont partielles et progressives : retour des Juifs à Jérusalem, puis reconstruction du temple et des murailles, mais pas d’indépendance nationale avant le 14 mai 1948 ; et maintenant encore pas de réveil spirituel. Le St Esprit ne leur a pas encore ouvert les yeux :
Deutéronome 29.7 : Mais, jusqu’à ce jour, l’Éternel ne vous a pas donné un cœur pour comprendre, des yeux pour voir, des oreilles pour entendre.
La vision des ossements desséchés de Ézéchiel (chap. 37), attend encore sa réalisation.
Dieu se révèle très patient avant d’envoyer son jugement. Il a averti Israël durant des siècles avant d’ordonner la déportation. Mais après le jugement il ne se hâte pas de restaurer son peuple et le rétablissement national est progressif. Dieu est saint ! Ses voies sont justes ! Craignez de pécher et sachez que votre péché vous retrouvera (Nombres 32.23).

9. EN QUOI SOMMES-NOUS CONCERNÉS ?

Les malédictions peuvent frapper des familles, des Églises, des hameaux, des villages, des villes, des régions et des pays…
Si vos ancêtres ont commis ce que la Bible appelle des abominations, ou si vous avez commis des abominations, et que vous n’êtes pas libres comme Jésus le promet, il est très possible que vous et vos enfants soyez encore sous une malédiction.
Briser des malédictions peut prendre beaucoup de temps.
Vous pensez peut-être que nous sommes automatiquement délivrés des malédictions parce qu’il est dit que Christ a pris nos malédictions sur lui ?
Galates 3.13 :
 Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous, puisqu’il est écrit : Tout homme pendu au bois est maudit.
Mais il est aussi dit que le péché n’a aucun pouvoir sur nous, que Christ a pris sur lui nos maladies et qu’il s’est chargé de nos infirmités, que par ses blessures nous sommes guéris, que nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés ; Il est dit que les signes qui accompagneront ceux qui auront cru sont les délivrances, l’immunité contre les morsures de serpents et tout breuvage mortel, la guérison des malades par imposition des mains et les mêmes miracles et œuvres que Jésus a opérés et même de plus grands…
Vivons nous automatiquement ces promesses ? Certaines délivrances spirituelles peuvent être rapides, voire instantanées, mais très souvent elles sont obtenues au bout de longs combats dans la prière. Combien de mois ou d’années vous a-t-il fallu pour être totalement délivrés de certains péchés, addictions, forteresses
spirituelles… ?
Il en est de même des malédictions.
La Parole de Dieu et une longue expérience m’enseignent qu’il faut souvent de longs combats tenaces pour briser les malédictions intergénérationnelles.
Mais cela vaut la peine pour nous et nos enfants et petits-enfants. Acceptons, au nom de Jésus, de livrer ce combat de longue haleine, avec persévérance et foi.
Je connais une chrétienne qui, avec sa fille, a prié trois à quatre heures, six jours par semaine, pendant sept mois avant de voir la malédiction de la Franc-maçonnerie se briser dans la famille de la fille.
Dans l’Ancienne Alliance, ces malédictions s’étendaient implacablement sur 3 ou 4 générations :
Exode 20.5-6 :
Moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’en mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.
Dans la Nouvelle Alliance, on peut briser ces malédictions à tout moment au nom de Jésus, mais pas toujours très rapidement.
On ne dira plus que
les parents ont mangé des raisins verts et que les dents des enfants en ont été agacés !
Peut-être voyez-vous ces choses autrement ? C’est votre droit, mais demeurons en paix, sans nous combattre. Ne discutons pas sur les opinions.
Certains chrétiens estiment qu’ils ont déjà tout reçu de Dieu ; mais évidemment il faut que cela se voie. D’autres en veulent toujours plus : et ils peuvent toujours demander plus à Dieu et recevoir plus. Il n‘y a pas de limite aux grâces, bénédictions, richesses spirituelles que Dieu veut accorder à son peuple. Il n’y a pas de limite à ce que Dieu peut faire !

Théophile Hammann

Daniel 9.4 : J’adressai ma requête à l’Éternel mon Dieu et je lui fis une confession en ces termes : Ah ! Seigneur, Dieu grand et redoutable, toi qui demeures fidèle à ton alliance et qui conserves ton amour envers ceux qui t’aiment et qui obéissent à tes commandements, 

9.5 :  nous avons péché, nous avons mal agi, nous nous sommes rendus coupables et nous nous sommes révoltés contre toi en nous détournant de tes commandements et de tes lois. 

9.6 : Nous n’avons pas écouté tes serviteurs les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos chefs, à nos ancêtres et à tout le peuple du pays.

9.7 : Toi, Seigneur, tu es juste, et nous, nous rougissons de honte. C’est bien le cas aujourd’hui des Judéens, des habitants de Jérusalem et de tout Israël, de ceux qui sont près et de ceux qui sont loin, dispersés dans tous les pays où tu les as chassés à cause de leurs infidélités à ton égard. 

9.8 : Seigneur, la honte est sur nous, sur nos rois, sur nos chefs et sur nos ancêtres, parce que nous avons péché contre toi.

9.9 : Mais toi, Seigneur notre Dieu, tu as de la compassion et tu pardonnes, alors que nous nous sommes révoltés contre toi. 

9.10 :  Nous ne t’avons pas obéi, Éternel notre Dieu, nous n’avons pas vécu selon les lois que tu nous as données par tes serviteurs les prophètes.

9.11 : Tout le peuple d’Israël a transgressé ta Loi et s’est détourné pour ne pas entendre ta voix. Alors la malédiction et toutes les imprécations inscrites dans la Loi de Moïse, ton serviteur, se sont déversées sur nous, parce que nous avons péché contre Dieu.

9.12 : Tu as accompli les menaces que tu avais prononcées contre nous et contre les chefs qui nous gouvernaient : tu as fait fondre sur nous un malheur si grand que, dans ce monde, il n’y en a jamais eu de pareil à celui qui a frappé Jérusalem.

9.13 : Tout ce malheur nous a frappés conformément à ce qui était écrit dans la Loi de Moïse, et nous ne t’avons pas imploré, Éternel notre Dieu, nous ne nous sommes pas détournés de nos fautes et nous n’avons pas été attentifs à ta vérité. 

9.14 : C’est pourquoi, Éternel notre Dieu, tu as veillé à ce que ce malheur fonde sur nous car tu es juste dans tout ce que tu fais, tandis que nous, nous ne t’avons pas obéi.

9.15 : Et maintenant, Seigneur notre Dieu, tu as fait sortir ton peuple d’Égypte par ton intervention puissante, et tu t’es fait une renommée qui subsiste jusqu’à ce jour. Mais nous, nous avons péché, nous avons fait le mal.

9.16 : Seigneur, toi qui fait justice aux justice aux opprimés, veuille détourner ta colère et ton indignation de Jérusalem, ta ville, ta sainte montagne, car à cause de nos péchés et des fautes de nos ancêtres, Jérusalem et ton peuple sont en butte au mépris de tous ceux qui nous entourent.

9.17 : Maintenant, ô notre Dieu, écoute la prière et les supplications de ton serviteur et, par égard pour toi-même, considère avec faveur ton sanctuaire dévasté !

9.18 :  Ô mon Dieu, prête l’oreille et écoute, ouvre tes yeux et considère nos ruines, regarde la ville qui t’appartient. Certes, ce n’est pas à cause de nos actions justes que nous t’adressons nos supplications, mais à cause de ton immense compassion !   

9.19 : Seigneur, écoute-nous ! Seigneur, pardonne ! Seigneur, prête-nous attention et interviens sans tarder, par égard pour toi-même, ô mon Dieu ! Car il s’agit de la ville et du peuple qui t’appartiennent.

9.20 : Je continuais à parler dans ma prière, en confessant mes péchés et les péchés de mon peuple Israël, et en suppliant l’Éternel mon Dieu en faveur de sa sainte montagne.

9.21 : J’étais encore en train de prononcer ma prière, quand Gabriel, ce personnage que j’avais vu dans une vision précédente, s’approcha de moi d’un vol rapide au moment de l’offrande du soir.

9.22 : Il s’entretint avec moi et me donna des explications en me disant : Daniel, je suis venu maintenant pour t’éclairer. 

9.23 : Dès que tu as commencé ta supplique, un message a été émis, et je suis venu pour te le communiquer, car tu es bien-aimé de Dieu. Sois donc attentif à ce message et comprends cette vision.

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