LE FRÈRE DU FILS PRODIGUE Luc 15.11-32

LE FRÈRE DU FILS PRODIGUE,  Luc 15.11-32

 

A. ÉTUDE DU TEXTE

Luc 15.11 : Puis il poursuivit : – Un homme avait deux fils.
Le texte ne dit pas qu’il s’agit d’une parabole, alors qu’il est clairement indiqué en Luc 15.3, que l’histoire de la brebis perdue en est une. Le récit de la pièce d’argent perdue et retrouvée décrit un comportement habituel à l’époque, Luc 15.8

15.12 : Le plus jeune lui dit : « Mon père, donne-moi ma part d’héritage, celle qui doit me revenir un jour. » Et le père fit le partage de ses biens entre ses fils.
Le cadet n’attendit pas la mort du père pour réclamer ce qui lui semblait dû. Le considéra-t-il déjà comme mort ? Ce comportement fut forcément perçu comme irrespectueux et impertinent par la famille et les voisins.
Le père aurait pu rejeter la demande de son fils, mais il céda, non par faiblesse, mais par grandeur d’âme.
La ferme que le fils dissipateur trouvera à son retour était la part qui revenait au fils aîné, c’est-à-dire le double de la part qu’il avait reçue, en admettant que la loi sur le droit d’aînesse était toujours appliquée au temps de Jésus.
Le professeur Sylvain Romerowski est d’avis que «  les rabbins, au temps de Jésus, demandaient d’appliquer à tous les premiers-nés la règle énoncée en Deutéronome 21.17  ».
Alfred Edersheim (1825-1889), dans son commentaire sur Luc 15, dans The Life and Times of Jesus the Messiah, affirme que l’aîné avait droit à une double part d’héritage.
Frédéric Godet (1812-1900), déclare dans son Commentaire sur l’Évangile de Saint Luc : « La part du bien qui devait un jour lui échoir en héritage était, d’après le droit mosaïque, (Deutéronome 21.17) la moitié de ce qui revenait au fils aîné, soit le tiers de la fortune paternelle. Il demande à son père de lui remettre, par avance, en argent, l’équivalent de ce tiers. »
Selon le verset 15.31, le père conservait la part de l’aîné jusqu’à son décès.

15.13 : Quelques jours plus tard, le cadet vendit tout ce qu’il avait reçu et s’en alla dans un pays lointain. Là, il gaspilla sa fortune en menant grande vie.
Il se rendit dans un pays païen où il put vivre comme un païen, loin de Dieu !  Il était maintenant un homme « libre » !
Il n’aimait pas son père. Sans doute considéra-t-il comme une routine ennuyeuse et oppressive le bon ordre qui régnait à la maison.

15.14 : Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays-là et il commença à manquer du nécessaire.
Il ne fit pas fructifier sa part d’héritage, il la dilapida.

15.15 : Alors il alla se faire embaucher par l’un des propriétaires de la contrée. Celui-ci l’envoya dans les champs garder les porcs.
Les juifs de l‘époque avaient horreur du porc. Le fils cadet fut réduit à garder tout un troupeau !

15.16 : Le jeune homme aurait bien voulu apaiser sa faim avec les caroubes que mangeaient les bêtes, mais personne ne lui en donnait.
Les porcs étaient mieux lotis que lui ! Si son père l’en avait averti, il ne l’aurait pas cru.
Combien de chrétiens, jeunes ou moins jeunes, se laissent avertir avant de désobéir à la Parole de Dieu ? Combien, par exemple, ont épousé des incroyants (ou des incroyantes) et sont ensuite malheureux pendant de nombreuses années, certains même toute leur vie ?
Combien se livrent à l’impureté et à la luxure en dépit de tous les avertissements et deviennent esclaves de la pornographie ?
Les caroubes sont des gousses produites par un arbre méditerranéen, le caroubier. Chaque gousse contient 15 à 20 graines, très dures, mais qu’on peut sucer comme des bonbons. Entre
ces graines se trouve une pulpe jaune claire, farineuse, sucrée à maturité, au goût de chocolat. Elle constitue une alimentation des pauvres.
Les gousses épaisses et coriaces du caroubier ne s’ouvrent pas spontanément à la maturité, elles sont indéhiscentes.
Le fils prodigue rechignait à ouvrir ces gousses, et personne ne fit ce travail pour lui. Jésus dit que personne ne lui en donnait ! Il eu donc faim.
Frédéric Godet pense que le cadet dépensier ramenait, le soir, les porcs à la porcherie, où le propriétaire les nourrissait de caroubes, mais oubliait d’en donner au cadet qui les gardait.
Il est plus vraisemblable que les troupeaux de porcs aient passé les nuits dans les terrains en friche.

15.17 : Alors, il se mit à réfléchir sur lui-même et se dit : « Tous les ouvriers de mon père peuvent manger autant qu’ils veulent, alors que moi, je suis ici à mourir de faim !
Il se mit à réfléchir. C’est ce qu’il n’avait probablement pas fait avant de quitter sa maison paternelle.
Il médita sur sa piteuse et dramatique situation actuelle. Le texte de Luc est très sobre, mais il n’est pas difficile de comprendre le terrible tourment, la désespérance, le remords que vécut ce garçon et l’horreur qu’il découvrit après être rentré en lui-même (litt. en grec).
Frédéric Godet, dans l’œuvre citée : « N’avoir rien en soi, rien au ciel, rien sur la terre, c’est le désespoir. » Un terrible sentiment d’indignité lui fit désirer le pardon.
Heureux celui qui, au fond d’un tel désespoir, se souvient qu’au ciel il y a un Dieu qui fait grâce et qui peut tout.

15.18 : Je vais me mettre en route, j’irai trouver mon père et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre Dieu et contre toi.
15.19 : Je ne mérite plus d’être considéré comme ton fils. Accepte-moi comme l’un de tes ouvriers. »
Ce jeune homme eut assez de sagesse et d’humilité pour se repentir devant Dieu et les hommes.
Ce fut une grande décision pour se dégager d’une grande détresse.
Ici gît une des clés du récit. La repentance est la clé qui ouvre les portes de toutes les
prisons.
Jésus délivre du pouvoir d’emprisonnement du diable :
Luc 4.18-19 : L’Esprit du Seigneur est sur moi… il m’a envoyé [pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,]  pour proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés…
Il n’y a pas de situation, aussi désespérée soit-elle, dont la repentance ne puisse pas vous sortir !
Une remarquable humilité lui fit reconnaître qu’il n’y avait pas en lui de mérite.
Il eut confiance en la bonté de son père.

15.20 : Il se mit donc en route pour se rendre chez son père. Comme il se trouvait encore à une bonne distance de la maison, son père l’aperçut et fut pris d’une profonde pitié pour lui. Il courut à la rencontre de son fils, se jeta à son cou et l’embrassa longuement.
S’il osa se rendre chez son père qu’il a tant blessé, c’est qu’il lui faisait vraiment confiance. Il était certain d’être accueilli. Son père l’attendait-il ? En dépit de son âge, et faisant fi de sa dignité de grand propriétaire terrien, le père courut vers son fils. Il le reçut avec affection et dans une attitude de pardon et de grâce.

15.21 : Le fils lui dit : « Mon père, j’ai péché contre Dieu et contre toi, je ne mérite plus d’être considéré comme ton fils… »
Le fils cadet s’humilia devant son père et devant Dieu. Il reconnut implicitement sa faute, sans la nommer. Et pas un reproche de la part du père. A quoi bon ? Le fils n’était-il pas conscient de ce qu’il avait fait ?
Le père Céleste, lui aussi, regarde au cœur. Une confession théâtrale, ritualiste, orgueilleuse, lui est infiniment moins agréable qu’une attitude de sincère et d’humble contrition.
Le prétentieux pharisien qui priait au temple méprisait le publicain. Mais :

Luc 18.13-14 : Le collecteur d’impôts se tenait dans un coin retiré, et n’osait même pas lever les yeux au ciel. Mais il se frappait la poitrine et murmurait : « Ô Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ! »  Je vous l’assure, c’est ce dernier et non pas l’autre qui est rentré chez lui déclaré juste par Dieu. Car celui qui s’élève sera abaissé ; celui qui s’abaisse sera élevé.

15.22 : Mais le père dit à ses serviteurs : « Allez vite chercher un habit, le meilleur que vous trouverez, et mettez-le lui ; passez-lui une bague au doigt et chaussez-le de sandales.
Le père était heureux et fort pressé. Les haillons du fils cadet sentaient les cochons. Le nouveau vêtement nous parle de revêtement de la justice de Christ. Notre justice est comme un vêtement souillé, mais Christ nous revêt d’un vêtement de Fête. Le texte grec dit littéralement qu’on devait le revêtir de la plus belle robe ! La justice de Christ est parfaite. Quand Dieu, les anges ou les démons nous regardent, ils voient sur nous la justice même de Christ !
Quand Satan accusa le grand-prêtre Josué, le Messager de l’Éternel (le Christ avant l’incarnation) le justifia :
Zacharie 3.3-4 : Or Josué était couvert de vêtements sales, et il se tenait debout devant le Messager. Le Messager, prenant la parole, dit à ceux qui étaient devant lui : Ôtez-lui les vêtements sales ! Puis il dit à Josué : Vois, je t’enlève ton iniquité, et je te revêts d’habits de fête.

La bague fut le signe de la réhabilitation du fils revenu à la maison du père. Il fut restauré et établi à nouveau dans sa position, ses droits, ses privilèges et prérogatives de fils.
Il était pieds nus, il reçut des sandales. Certains y voient un signe du zèle que donne l’Évangile de paix, Éphésiens 6.15

15.23 : Amenez le veau que nous avons engraissé et tuez-le. Nous allons faire un grand festin et nous réjouir…
Le retour du fils, cela se fête ! C’était la Fête de la grâce ! Quand le pardon accordé est total et sincère, il n’y a plus de mines renfrognées, de fronts plissés, de lèvres maugréantes, d’orgueil blessé, d’apitoiement  sur soi-même. C’est l’explosion d’une joie libératrice sans réserve. Un plein pardon, c’est le triomphe de la grâce et de la vie.
Est-ce ainsi que nous pardonnons ? En tout cas, c’est ainsi que Dieu nous pardonne ! Le pardon de Dieu est à la louange de la gloire de sa grâce !

15.24 : car voici, mon fils était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et je l’ai retrouvé. » Et ils commencèrent à festoyer dans la joie.
Parmi les païens et les cochons, le fils avait été perdu pour le père. Revenu dans sa famille, il était vivant !

15.25 : Pendant ce temps, le fils aîné travaillait aux champs. Sur le chemin du retour, quand il arriva près de la maison, il entendit de la musique et des danses.
Le fils aîné détenait le droit d’aînesse, c’est-à-dire des privilèges par rapport à son frère cadet.
Il travaillait dans les champs. Quel contraste avec l‘ancienne vie dissolue de son frère cadet !
L’aîné était un homme sérieux, rangé, responsable, honnête, fidèle et fiable. Il était un homme de principes.
Musique et danse ! Quelles magnifiques expressions de la joie ! Le père n’était pas lésineur.
Il est surprenant qu’on n’ait pas eu la pensée d’aller chercher le fils aîné dans les champs ou d’attendre son retour avant de se mettre à table et de commencer les réjouissances. Pourquoi ?

15.26 : Il appela un des serviteurs et lui demanda ce qui se passait.
Il n’entra pas dans la maison. Il s’informa d’abord, parce qu’il soupçonnait une atteinte à sa rigueur de bon travailleur, sérieux et légaliste.

15.27 : Le garçon lui répondit : « C’est ton frère qui est de retour. Ton père a tué le veau gras en son honneur parce qu’il l’a retrouvé sain et sauf. »
Le père se réjouit sincèrement du retour de son fils cadet dont le départ ingrat, insouciant et léger l’avait pourtant blessé. Il aurait pu adopter une attitude ombrageuse, bilieuse, contemptrice. Il n’en fut rien ! Il manifesta la joie généreuse et pure du pardon pleinement accordé.
Le veau est symbole de joie : joie coupable lors des danses autour du veau d’or ; joie du Saint Esprit lorsque Dieu bénit ceux qui le craignent :
Malachie 3.20 : Mais pour vous, cependant, vous qui m’êtes fidèles, pour vous se lèvera le soleil de justice, qui portera dans ses rayons la guérison. Alors vous sortirez et vous gambaderez tout comme des veaux à l’engrais.

15.28 :  Alors le fils aîné se mit en colère et refusa de franchir le seuil de la maison. Son père sortit et l’invita à entrer.
On peut comprendre que les festoyeurs aient encouru le déplaisir du fils aîné ! A sa place, peut-être nous serions-nous aussi sentis oubliés, désestimés, déprisés, offensés !
Sans doute le père était-il tellement bouleversé, son bonheur était-il tellement intense qu’il ne sut pas attendre le retour de l’aîné. La grâce prévaut sur toutes les conventions sociales.
Mais surtout, le fils aîné était en colère à la fois contre son frère et contre son père parce qu’il ne comprenait pas et ne supportait pas la grâce. La grâce semble souvent injuste à ceux qui ne vivent pas de la grâce mais se confient dans le mérite et les rigueurs de la Loi.

15.29 : Mais il lui répondit : « Cela fait tant et tant d’années que je suis à ton service ; jamais je n’ai désobéi à tes ordres. Et pas une seule fois tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis… L’aîné ne reprocha pas au père de ne pas l’avoir attendu pour les festivités, mais d’avoir organisé ces festivités pour son frère qu’il méprisait. Il déclara qu’il était au service de son père, qu’il n’avait jamais désobéi à ses ordres : cette manière de s’exprimer ne convient pas à un fils, héritier de la maison, mais à un mercenaire, un serviteur, un valet.
Il estimait qu’il méritait depuis longtemps un chevreau pour faire la fête avec ses amis. Il manifestait une obéissance servile, rigide et se privait ainsi de l’amour et de l’amitié de son père.
Il se situa sous le régime de la loi, du légalisme, du mérite, de la propre justice. Il était fier de n’avoir jamais transgressé les ordres du père ! Au lieu de jouir de ses biens, de prendre simplement ce qui était à lui, il voulait mériter un chevreau en servant durant des années !
Il attendait que le père lui donne une récompense, alors qu’il lui avait tout donné. Tout était à lui, et il ne jouissait de rien. Il vivait pauvrement au milieu de l’abondance.

15:30 :  Mais quand celui-là revient, « ton fils » qui a mangé ta fortune avec des prostituées, pour lui, tu tues le veau gras ! »
Probablement que
l’aîné soupçonnait le mal dans sa description de la vie de son frère. Qu’en savait-il ? Il fantasmait et soupçonnait le pire. L’aîné jugea si sévèrement son frère parce qu’il vivait dans le paradigme du mérite et de la loi : le cadet méritait le rejet et la condamnation, et non l’accueil et la grâce ; il méritait une punition, non une fête. La grâce qui libère semble souvent injuste.
Le cadet n’avait effectivement rien mérité, et il jouissait du pardon, de l’accueil festif et de l’amour du père !
Auquel des deux frères ressemblons-nous ? Si nous vivons dans le paradigme de l’application stricte des sentences de la loi, nous serons probablement rancuniers, vindicatifs, tristes et amers. Plaçons-nous sur le terrain de la grâce et du pardon gratuit accordé à tous, et nous vivrons !

15.31 : « Mon enfant, lui dit le père, tu es constamment avec moi, et tous mes biens sont à toi ;
et tout ce que j’ai est à toi ! L’aîné le savait bien, mais ne le croyait pas. On expérimente ce que l’on croit !
Sommes-nous intimement convaincus que nous avons tout pleinement en Jésus-Christ ?
Jouissons-nous, en lui, de la vraie vie et de la vie en abondance ?

15.32 : mais il fallait bien faire une fête et nous réjouir, puisque ton frère que voici était mort et qu’il est revenu à la vie, puisqu’il était perdu et voici qu’il est retrouvé. »
Il fallait : Le père déclare légitimes et justes la fête et les réjouissances. Le fils qui, pour lui, avait été perdu et mort était maintenant retrouvé et bien vivant. Dieu aussi, considère comme morts dans leurs péchés, ceux qui vivent loin de lui, et déclare vivants ceux qui ont reçu la merveilleuse grâce salvatrice en Jésus-Christ.

                                                   B. UN RICHE ENSEIGNEMENT POUR NOUS

1. Nous vivons dans la maison du Père céleste :

Nos sommes enfants de Dieu, nés de Dieu, membres de sa famille (l’Église universelle et l’Eglise locale). Nous avons sa vie et son Esprit en nous. Nous sommes citoyens des cieux, étrangers et migrants sur la terre.
Nous ne faisons pas de fugue comme le fils prodigue qui s’est éloigné de son père pour vivre dans le péché.
Nous n’avons peut-être pas de disputes apparentes avec nos frères et sœurs en Christ, alors que l’aîné rejetait son frère.
Nous essayons de ne pas transgresser les ordres du Père Céleste, tout comme l’aîné.
Nous travaillons pour le Seigneur. Mais peut-être pour mériter quelque chose, comme esclaves et non comme fils affranchis et comme héritiers de Dieu. Voir Luc 15.25,29
Galates  5.4 :  Vous qui cherchez à vous faire déclarer justes par Dieu en accomplissant la Loi, vous êtes séparés du Christ : vous n’êtes plus sous le régime de la grâce.
→  Comme le fils aîné, nous attendons que notre Père nous accorde un chevreau et une fête mérités et gagnés par nos œuvres. Il se peut que, comme le fils aîné, nous attendions en vain, parce que notre Père Céleste nous a déjà tout donné !
La condition
nécessaire et suffisante pour posséder, c’est de prendre, prendre dans la foi ! Croire que nous sommes bénis, que nous sommes riches de toutes les bénédictions de l’Esprit dans les lieux célestes, bénédictions matérielles, psychiques et spirituelles.
Que le Seigneur nous libère de notre mentalité de mendiant et nous donne la mentalité du propriétaire riche à foison, béni et comblé en Christ.

2. Les pertes dues à une mauvaise attitude :

Une attitude servile et de crainte, ainsi que le légalisme nous volent de grandes bénédictions de Dieu.

2.1 Une mauvaise attitude nous prive de l’amitié du Père :
Si, comme le fils aîné de ce récit de Luc 15, nous avons une image négative du Père, nous nous privons de son amitié. Qui est Dieu pour nous ?
Jésus veut faire de ses disciples, des amis.
Luc 12.4 : Je vous dis, à vous qui êtes mes amis…
Pouvons-nous nous réjouir de l’amour vivifiant de notre Père Céleste ou nous inspire-t-il la peur ?
La crainte de l’Éternel, ce n’est pas la peur, mais une immense admiration pleine de confiance.
1 Jean 4.18 : Dans l’amour, il n’y a pas de place pour la crainte, car l’amour véritable chasse toute crainte. En effet, la crainte suppose la perspective d’un châtiment. L’amour de celui qui vit dans la crainte n’est pas encore parvenu à sa pleine maturité.
Nous ne pouvons pas gagner la faveur ou l’amour de Dieu par nos œuvres ou notre sainteté : il nous a déjà tout donné par grâce ! Dieu est amour, il aime ses enfants d’un amour éternel.
Comme un père a compassion de ses enfants, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent,
Psaume 103.13
Attendons-nous d’être saints pour croire à l’amour de Dieu pour nous, ou accueillons-nous simplement cet amour pour devenir saints ? Quelle est l’attitude de notre cœur ? Avons-nous une attitude d’esclave ou de fils ?
Dieu est-il notre tendre Père ou un Maître sévère et dur ? Notre vie est-elle une fête ou un labeur perpétuel ? Ressemblons-nous au cadet ou à l’aîné ?

2.2  Une mauvaise attitude nous prive de la jouissance de tous nos biens : 
Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi, 15.31.
Mais cette possession était théorique pour l’aîné, parce qu’il ne jouissait de rien.
Nos richesses en Christ, sont-elles aussi virtuelles ?
Paul dit aux chrétiens d’Éphèse qu’ils ont été comblés des bénédictions de l’Esprit dans le monde céleste, Éphésiens 1.3
Colossiens 2.9-10 :  Car c’est en lui, c’est dans son corps, qu’habite toute la plénitude de ce qui est en Dieu. Et par votre union avec lui, vous êtes pleinement comblés, car il est le chef de toute Autorité et de toute Puissance.
Vivons-nous des richesses insondables de Christ ou mourons-nous de faim dans le cellier de Dieu ? Christ est-il réellement notre sagesse, notre justice, notre sanctification, notre délivrance, le pain de vie que nous mangeons, l’eau vive que nous buvons, notre force, notre victoire, la résurrection et la vie, notre Grand-Prêtre, notre Avocat, notre Bon Berger… ?
Quelle est l’attitude de notre cœur face aux dons, talents, aptitudes, compétences, potentialités que Dieu nous a donnés ?
Matthieu 25.24-30 : Enfin, celui qui n’avait reçu qu’un lingot vint à son tour et dit : « Maître, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as rien semé, tu récoltes où tu n’as pas répandu de semence. Alors, j’ai pris peur et je suis allé cacher ton argent dans la terre. Voilà : prends ce qui t’appartient. » Mais son maître lui répondit : « Vaurien ! Fainéant ! Tu savais que je moissonne là où je n’ai rien semé et que je récolte là où je n’ai pas répandu de semence ! Eh bien, tu aurais dû placer mon argent chez les banquiers et, à mon retour, j’aurais récupéré le capital et les intérêts. Qu’on lui retire donc le lingot et qu’on le donne à celui qui en a déjà dix. » Car à celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance. Mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. Quant à ce vaurien, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et d’amers regrets.

Nous sommes responsables de l’image que nous avons de Dieu. Le serviteur qui n’a reçu qu’un lingot déclare que son maître est dur et imprévisible. Il ne comprend pas ce que fait son maître, ni pourquoi. Il a peur.
En disant à son maître prends ce qui t’appartient, il reconnaît qu’il ne s’est jamais approprié les dons et capacités qu’il lui avait donnés. Et nous, avons-nous pleinement accepté les compétences et facultés que Dieu nous a données ? Nous sentons-nous responsables de leur faire produire du fruit ?  Les gérons-nous dans l’amour et la joie ou avons-nous peur de Dieu ? Une attitude d’orgueil, de rejet et d’incrédulité a fait perdre à ce serviteur tout ce qu’il avait reçu !

Changeons d’attitude pour ne pas être traités de vauriens et de fainéants. Ouvrons tout grand  notre cœur à la vie, à la grâce, à la bénédiction de Dieu ! Et ouvrons toute grande notre bouche pour louer et adorer notre fantastique Père Céleste. Abba Père !

Peut-être devrions-nous chanter tous les jours, à pleins poumons : « Je suis béni, je suis béni, chaque jour de ma vie je suis béni, le matin quand je me lève et la nuit lorsque je dors, je suis béni, je suis béni. »

2.3  Une mauvaise attitude nous prive de la jouissance de l’autorité :
Un fils partage l’autorité avec son père. En Israël, le fils aîné s’identifie souvent avec son père.
Les Juifs disaient de Jésus :  Il appelait Dieu son propre Père et se faisait ainsi l’égal de Dieu, Jean 5.18 Dans son attitude de reproche, d’apitoiement sur lui-même, de légalisme et de pharisaïsme le fils aîné ne pouvait plus parler au nom de son père. Il avait perdu toute autorité.
Le fils aîné n’avait pas ou plus confiance en son père. Il l’accusait d’être injuste à son égard et de montrer du favoritisme envers son frère cadet.
La Rochefoucauld (1613-1680, Mémoires, 480) : « La confiance dans un ami soutient ; la confiance en Dieu rend l’âme invulnérable. »
L’autorité de fils premier-né lui revenait de plein droit, mais il vivait comme un esclave, sans aucune autorité. Les serviteurs participaient à la grande fête, pendant que lui travaillait dans les champs.
Si nous adoptons la même attitude face à Dieu, nous perdons aussi l’autorité du croyant. Mais si nous vivons dans une joyeuse communion d’amour avec Dieu et Jésus, nous pouvons exercer l’autorité de Jésus :
Nous partageons avec Jésus l’autorité sur le monde, les puissances des ténèbres, la maladie… Sa Parole est puissante. Tout est soumis à sa Parole, et aussi à la nôtre en son nom :
Luc 7.6 :  Et le Seigneur dit : Si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à ce mûrier-là : Déracine-toi, et plante-toi dans la mer ; et il vous obéirait.

Marc 11.23 : Je vous le dis en vérité, si quelqu’un dit à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s’il ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu’il dit arrive, il le verra s’accomplir.
Nous pouvons chasser nos ennemis au nom de Jésus : craintes, doutes, pensées méchantes et négatives, timidité, angoisses, convoitises, pensées de jugement et de condamnation, orgueil, jalousies… maladies diverses, adversité et syndrome d’échec…
Commençons au nom de Jésus et persévérons. Ne nous décourageons pas, mais demandons, cherchons, frappons…
Alléluia, nous sommes réellement fils et filles de Roi !

Prions : Père, je te demande pardon de ne pas vivre pleinement et constamment de ton amour et de ta grâce, de ne pas jouir de toutes les richesses que tu m’as accordées en Jésus, de ne pas posséder l’autorité que tu m’as donnée. Pardonne ma méchante et mauvaise attitude de cœur : l’orgueil, le rejet, l’incrédulité, le légalisme, le pharisaïsme… Je reçois maintenant ta grâce, la vie abondante en Jésus, et la plénitude des richesses que j’ai en lui. Je ne suis plus sous la Loi, mais sous la grâce. Je suis béni en Jésus. Je te loue et je t’aime de tout mon cœur. Je suis heureux et comblé en Jésus. Amen.

Théophile Hammann

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