QUELLE EST LA SIGNIFICATION DU REPAS DU SEIGNEUR ?
Bien des chrétiens prennent régulièrement ce qu’on appelle communément la sainte cène ou la communion ou l’eucharistie ou le repas du Seigneur pour commémorer la mort expiatoire de Jésus-Christ. Mais évidemment, la signification spirituelle de ce signe est bien plus riche. Que nous enseigne la Parole de Dieu sur la sainte cène ?
A. LA CÈNE, UN SACREMENT ?
Le Baptême et la sainte cène ou repas du Seigneur sont considérés par plusieurs chrétiens comme des sacrements. Que recouvre ce mot ?
Le terme français de sacrement dérive du latin sacramentum qui signifiait essentiellement deux choses :
i) La somme d’argent déposée avant un procès par les antagonistes ; celui qui perdait le procès devait consacrer le montant à une cause religieuse.
ii) Le serment d’allégeance d’un soldat romain à l’empereur.
Peu à peu le terme a été utilisé pour décrire un rite d’engagement sacré.
Pline (vers 112) déclare que les chrétiens de Bithynie s’engagent par un sacramentum à ne pas commettre de crime.
Dans la Vulgate, la traduction de la Bible en latin par Jérôme de Stridon (347-420), le substantif grec mustêrion de Ephésiens 5.22 ; Colossien 1.27 ; 1 Timothée 3.16 ; Apocalypse 1.20 ; 17.7 a été traduit sacramentum. Tertullien (155-220) commence à utiliser le mot sacrement pour parler du baptême, de la cène et des autres rites chrétiens. Il définit le sacrement comme « le signe visible d’une grâce invisible » Plus tard, au 12è siècle, Hugo de Saint-Victor applique le mot à une trentaine d’actes rituels.
Les conciles de Florence (1439) et de Trente (du 13 décembre 1545 au 4 décembre 1563) retiennent sept sacrements : le baptême, la confirmation, l’eucharistie, la pénitence, l’extrême-onction, la consécration sacerdotale, et le mariage.
Selon le concile de Trente, les sacrements sont, non seulement des signes, mais des causes qui produisent la grâce par leur vertu propre, ex opere operato, c’est-à-dire par la vertu de la chose faîte. Ce concile déclare maudit quiconque nie que les sacrements « confèrent la grâce par leur vertu propre ».
Cette conception magique du sacrement est aux antipodes de la lettre et de l’esprit du Nouveau Testament.
Les réformateurs consentent à désigner le baptême et le repas du Seigneur comme des sacrements mais en précisent la définition :
• Le signe doit avoir été institué par le Seigneur
• Le Seigneur doit avoir ordonné l’observance du signe
• Il doit avoir un fondement biblique et être le signe visible d’une réalité spirituelle.
On voit que pour les chrétiens bibliques il n’y a aucune utilité à utiliser le mot sacrement.
B. L’INSTITUTION DU REPAS DU SEIGNEUR
1. La date de l’institution du repas du Seigneur
Pour les trois évangiles synoptiques l’institution du repas du Seigneur eut lieu durant le repas pascal. Jésus déclare qu’il célébrera la pâque avec ses disciples (Marc 14.14), qu’il a vivement désiré manger la pâque avec ses disciples (Luc 22.15). Ce repas pascal eu lieu la nuit, selon la tradition juive. Les participants au repas de Pâque étaient couchés, ce qui était tout à fait inhabituel pour les repas usuels. Le repas se termina par le chant de psaumes (Matthieu 26.30) selon la coutume. Ces détails et d’autres font de ce repas un repas pascal.
Selon l’Évangile de Jean, cependant, Jésus a institué la cène avant le jour où les Juifs prenaient le repas de Pâque : « Les Juifs n’ont pas encore mangé la pâque lorsqu’ils amènent Jésus devant Pilate, puisqu’ils refusent d’entrer dans le prétoire pour ne pas se souiller et pouvoir manger la pâque (Jean 18.28). Jésus meurt la veille de la pâque ou le jour de préparation de la pâque (Jean 19.14) pendant que les agneaux étaient immolés dans le temple (cf Jean 19.36). Le repas au cours duquel fut instituée la cène et qui coïncide avec celui que Jean nous raconte (Jean 13) eut donc lieu avant la fête de la pâque (Jean 13.1). » (Alfred Kuen, Le Repas du Seigneur, Ed. Emmaüs).
Comme il n’y avait pas d’agneau pascal, rituellement abattu au temple au repas de Jésus et de ses disciples, ceux-ci pouvaient bien prendre le repas pascal avant le jour prescrit !
Lorsque Jésus est mort, le vendredi 14 Nîsan, soit le vendredi 3 avril 33, vers 3 heures de l’après-midi, les prêtres et lévites étaient en train de sacrifier les agneaux dans la cour du temple.
2. Le déroulement du repas pascal
Les rabbins avaient soigneusement élaboré le déroulement du repas pascal. Mais Jésus ne le respecte pas. Chaque chef de famille devait donner l’explication de tous les rites prévus, dont les différentes coupes de vin qui circulent quatre fois, le fait de tremper un morceau de pain… Mais Jésus ne le fait pas : il parle de lui-même, le véritable Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! Les disciples comprennent ainsi que la mort de Jésus avait pour eux les mêmes signification et puissance de rédemption que le sacrifice d’un agneau pour les Israélites avant la sortie d’Égypte !
Que s’est-il passé ?
Pendant qu’ils mangeaient, il prit du pain, et, après avoir dit une bénédiction (une action de grâce), il le rompit et le leur donna (Matthieu 26.26 ; Marc 14.22 ; Luc 22.19 ; 1 Corinthiens 11.23).
Au lieu de déclarer : « Ceci est le pain d’affliction que nos pères ont mangé quand ils sortirent d’Égypte », Jésus dit : Prenez, mangez, ceci est mon corps qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi.
Après le souper (Luc 22.20 ; 1 Corinthiens 11.25) Jésus dit : Buvez en tous, ceci est mon sang, le sang de l’alliance (Matthieu 26.27-28 ; Marc 14.23-24), cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang (Luc 22.20 ; 1 Corinthiens 11.25) qui est répandu pour vous (Luc), pour beaucoup, en vue de la rédemption des péchés (Matthieu). Faites ceci, chaque fois que vous boirez, en mémoire de moi (1 Corinthiens). En vérité, je vous dis que je ne boirai plus du fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai de nouveau avec vous dans le royaume de Dieu mon Père.
Le sang de Jésus fut-il seulement répandu pour certains ?
« Dans la plupart des versions, il est dit que le sang du Christ est répandu pour plusieurs ou pour beaucoup. C’est la traduction littérale de hyper pollon (Marc 14.24) ou peri pollon (Matthieu 26.28). Cette expression correspond à l’hébreu ha-rabbîm qui, d’après l’usage unanime du Talmud, de l’écrit de Damas (manuscrits de Qumrân), et de Flavius Josèphe, signifie : pour un nombre incalculable, une multitude, ou tout simplement pour tous. Cette expression, rare dans l’Ancien Testament, se trouve cinq fois dans Ésaïe 53 qui prédit précisément le sacrifice expiatoire du Serviteur de l’Éternel. En la reprenant lors de l’institution de la cène, Jésus s’est formellement identifié à ce Serviteur de l’Éternel qui porte les péchés de « beaucoup d’hommes ». (Voir Die Abendmahlsworte Jesu, et La dernière Cène, Les Paroles de Jésus, de Joachim Jeremias). » (Alfred Kuen, op. Cit. p. 30)
Marc 10.45 : Le Fils de l’homme n’est pas venu pour se faire servir, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour tous. Jésus-Christ le juste… est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. (1 Jean 2.2)
Cependant ce sacrifice expiatoire n’assure le pardon des péchés et la vie éternelle qu’à ceux qui reçoivent avec foi cette bonne nouvelle pour eux-mêmes.
C. LE SENS DU REPAS DU SEIGNEUR
1. Ceci est mon corps, ceci est mon sang
Matthieu 26.26-28 : Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain et prononça la prière de bénédiction, puis il le rompit et le donna aux disciples en disant : « Prenez, mangez, ceci est mon corps. » Il prit ensuite une coupe et remercia Dieu, puis il la leur donna en disant : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de la [nouvelle] alliance, qui est versé pour beaucoup, pour le pardon des péchés. »
Luc 22.19-20 : Ensuite il prit du pain et, après avoir remercié Dieu, il le rompit et le leur donna en disant : « Ceci est mon corps qui est donné pour vous. Faites ceci en souvenir de moi. » Après le souper il prit de même la coupe et la leur donna en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang qui est versé pour vous… »
Le verbe être ne peut en aucun cas exprimer une identification entre le pain et le corps, entre le fruit de la vigne et le sang de Jésus. Le pain et le fruit de la vigne ne subissent aucune transformation chimique ou métaphysique. Ils ne sont pas, mais ils signifient respectivement le corps brisé et le sang versé de Jésus.
D’ailleurs en araméen, langue que Jésus parlait, le verbe être est absent dans les phrases de ce type. Jésus a, en fait, déclaré : Ceci, mon corps, ce qui peut être rendu par : Ceci signifie mon corps.
Celui qui mange le pain azyme et boit la coupe n’a rien automatiquement, ce serait l’opus operatum : l’efficacité du sacrement serait indépendante des dispositions morales de celui qui l’administre et de celui qui le reçoit. Seul celui qui reçoit le pain et la coupe avec foi a tout pleinement en Jésus-Christ.
Manger Jésus, c’est recevoir, par la foi, tout ce que Jésus est dans sa sainte nature hormis, évidemment, sa divinité : vie, sainteté, foi, plénitude du Saint Esprit…
Dans Jean 6, Jésus déclare à plusieurs reprises qu’il est le pain de vie, le pain descendu du ciel. Il ne parle pas de la cène dans ce chapitre, mais les disciples n’ont pas besoin de la connaître pour comprendre que Jésus est la nourriture céleste quotidienne qui leur permet de grandir spirituellement ; c’est-à-dire que Jésus est leur vie !
Le sang aussi parle de vie. La vie d’un être est dans son sang (Lévitique 17.11). Boire le sang de Jésus, c’est recevoir sa vie dans toute sa plénitude : Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle (Jean 6.54).
Il n’y a absolument rien de bon en nous, dans notre nature humaine déchue. Il ne peut y avoir de bon en nous que ce que nous avons reçu de Jésus ! Avons-nous besoin de bonté, de douceur, de pureté, d’humilité, de droiture, de victoire sur la médisance et la calomnie, sur la cupidité, sur la jalousie et les rivalités, la moquerie, sur les esprits de dispute et de rébellion, les soucis, la soif de pouvoir, les rancunes et les amertumes, la susceptibilité… ? Alors laissons-nous remplir de Jésus et de son Esprit de sainteté ; mangeons sa chair et buvons son sang, nous avons tout pleinement en lui qui est dominateur de toute Autorité et de toute Puissance ! Restons branchés sur Jésus, demeurons en lui et dans sa Parole comme le sarment demeure attaché au cep et nous ne cesserons de porter du bon fruit.
Nous sommes ce que nous mangeons. Se nourrir de Jésus, c’est devenir comme Jésus :
Luc 6.40 : Tout disciple bien formé (ou : accompli) sera comme son maître.
Prière. Vous pouvez, en tout lieu et en tout temps, prier ainsi :
Seigneur Jésus, tu connais ma faiblesse, j’ai besoin de la plénitude de ta grâce et de ta vie ; je mange ta chair, je bois ton sang maintenant, je reçois toutes tes merveilleuses richesses et bénédictions, car j’ai tout pleinement en toi. Oui, remplis-moi de tout ce que tu es afin que je devienne comme toi. Amen.
2. Jésus, l’Agneau pascal
Comme, lors de la sortie d’Égypte, le sang de l’agneau a protégé de l’ange exterminateur les Israélites qui l’avaient appliqué sur leur demeure, ainsi le sang de Jésus, assure la vie à celui qui reçoit l’aspersion du sang de Jésus (1 Pierre 1.2 ; Hébreux 12.22,24) et qui le boit.
Jésus est véritablement l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1.29).
Christ, notre agneau pascal, a été sacrifié (1 Corinthiens 5.7).
Les innombrables agneaux sacrifiés durant des siècles devant le tabernacle du désert puis le temple de Jérusalem ne sont qu’une annonce prophétique de la venue de Jésus, le véritable Agneau de Dieu. Le mémorial de la cène du Seigneur rappelle cette grandiose réalité. Les rites de l’Ancienne Alliance n’étaient que l’ombre des choses à venir. La cène du Seigneur nous rappelle que la réalité est en Christ.
Oui, le repas du Seigneur est un repas qui rappelle le sacrifice expiatoire de Jésus.
3. La cène est un signe de la nouvelle alliance dans le sang de Jésus-Christ
L’alliance du Sinaï a été brisée de manière continue par les Israélites, à cause de leur cœur mauvais et incrédule.
Cette nouvelle alliance a été annoncée de très nombreuses fois par les prophètes :
Jérémie 31.33 : Voici l’alliance que je ferai avec la communauté d’Israël après ces jours-là, déclare l’Éternel : je mettrai ma loi à l’intérieur d’eux, je l’écrirai dans leur cœur, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.
Le sacrifice de Jésus a inauguré cette nouvelle alliance entre Dieu et les humains :
Matthieu 26.28 : Il prit ensuite une coupe et remercia Dieu, puis il la leur donna en disant : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est versé pour tous, pour le pardon des péchés… »
Une alliance est un contrat entre un suzerain et ses sujets. Ce contrat comprend des clauses à respecter sous peines de jugements souvent terribles. Mais la nouvelle alliance ne mentionne aucune clause à respecter par les croyants en dehors de la foi. C’est Dieu lui-même qui s’engage à respecter la totalité des clauses de l’alliance. La nouvelle alliance ne peut donc pas être rompue, elle est éternelle :
Jérémie 32.40-41 : Je conclurai avec eux une alliance éternelle, d’après laquelle je ne renoncerai plus à eux mais leur ferai du bien et mettrai la crainte qui m’est due dans leur cœur, pour qu’ils ne se détournent plus de moi. Je prendrai plaisir à leur faire du bien…
Ézéchiel 37.26-27 : Je conclurai avec eux une alliance garantissant la paix ; ce sera une alliance éternelle avec eux ; je les établirai et je les rendrai nombreux, je fixerai pour toujours mon sanctuaire au milieu d’eux. Ma demeure sera près d’eux, je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.
C’est le Saint Esprit qui rend le peuple de la nouvelle alliance capable d’obéir aux commandements de Dieu et s’ils trébuchent, par leur demande de pardon, ils auront accès à un pardon et une restauration immédiats.
4. Le repas du Seigneur est un repas de communion entre croyants
Les hommes ont besoin de relations, de communion. En France d’innombrables personnes se sentent seules. Certains cherchent à satisfaire ce besoin de communion au bistrot. L’endroit choisi par Dieu pour cette communion (koinonia), c‘est l’Église. Mais il y a aussi des Églises à problème ! Hélas !
La cène est communion au Corps de Christ ; elle est une expression de la communion fraternelle.
« Comme le pain qui est là, sanctifié pour l’usage commun de nous tous, est fait de plusieurs grains tellement mêlés ensemble qu’on ne saurait discerner l’un de l’autre, ainsi nous devons être unis entre nous d’une amitié indissoluble ». (Jean Calvin, Petit Traité de la Sainte Cène).
Paul reproche aux Corinthiens de prendre la cène indignement, sans discerner le corps du Seigneur (1 Corinthiens 11.29). Ce corps est sans doute l’Église, corps mystique de Christ ; mais il peut aussi être question, en outre, d’un manque de discernement du corps physique brisé pour eux.
Le repas du Seigneur est le lieu par excellence où doit se manifester l’unité du corps de Christ… Les croyants un comme le Père et le Fils sont un !
Matthieu 5.23-24 : Si donc, au moment de présenter ton offrande devant l’autel, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis tu reviendras présenter ton offrande.
On ne peut approuver ceux qui prennent les éléments de la cène pour eux tout seuls, même en couple. Certes, Dieu peut leur accorder la bénédiction recherchée parce qu’il est bon et regarde au cœur, mais le repas du Seigneur est un repas communautaire.
5. Le repas du Seigneur est un mémorial
Les hommes sont oublieux. Le repas du Seigneur est un aide-mémoire, un vade-mecum, un memento. A chaque repas du Seigneur l’essentiel de la foi nous est rappelé : la mort et la résurrection de Jésus !
Le signe de la cène rappelle à notre souvenir, Jésus et son œuvre de rédemption. Jésus déclare, en effet : Faites ceci en mémoire de moi (Luc 22.19 ; 1 Corinthiens 11.25)
La doctrine est importante mais le cœur de l’Évangile c’est Jésus-Christ lui-même. Dans le salut du croyant, Jésus est tout, et tout est en lui !
A chaque repas dominical nous proclamons ces vérités éternelles :
1 Corinthiens 11.26 : Chaque fois que vous mangez de ce pain et que vous buvez de cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, et ceci jusqu’à son retour.
6. La cène, image du repas messianique
Jésus a souvent annoncé un banquet dans le royaume de Dieu :
Luc 13.29 : Des hommes viendront de l’Orient et de l’Occident, du Nord et du Midi, et prendront place à table dans le royaume de Dieu.
Jésus déclare à ses disciples :
Luc 22.30 : Vous mangerez et vous boirez à ma table, dans mon royaume… Apocalypse 19.9 : Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau.
Jésus fait allusion à ce banquet dans l’institution du repas du Seigneur :
Matthieu 26.29 : Je vous le déclare : désormais, je ne boirai plus du fruit de la vigne jusqu’au jour où je boirai le vin nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.
La cène du Seigneur est une institution qui ne cessera qu’au retour de Jésus. Elle est donc aussi un doigt pointé vers le retour de Jésus pour chercher son épouse :
1 Corinthiens 11.26 : Chaque fois que vous mangez de ce pain et que vous buvez de cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, et ceci jusqu’à son retour.
D. QUI EST INVITÉ AU REPAS DU SEIGNEUR ?
1. Les vrais croyants
Tous les textes traitant du repas du Seigneur ne concernent que les vrais chrétiens, nés de nouveau et greffés en Jésus.
« Qui reçoit dignement le Sacrement ? Celui-là seul est vraiment digne et bien préparé qui ajoute foi à ces paroles : donné et répandu pour vous en rémission des péchés ; mais celui qui ne croit pas à ces paroles ou qui doute est indigne et mal préparé ; car la parole pour vous exige des cœurs vraiment croyants » (Petit Catéchisme de Martin Luther).
2. Ceux qui sont en paix avec tous
Les Corinthiens participaient au repas du Seigneur sans être conscients de la sainteté du corps de Christ et sans renoncer à leur égoïsme, à leurs divisions et autres péchés. C’est pour cette raison qu’il y avait parmi eux beaucoup d’infirmes et de malades, et que plusieurs étaient morts. (1 Corinthiens 11.30).
Martin Luther refusait la cène à « ceux qui refusent de pardonner et de se réconcilier ».
« Ne pas s’associer (Éphésiens 5.7) à des gens qui vivent dans l’immoralité, les pratiques dégradantes et l’avarice (Éphésiens 5.3), qui ont des propos grossiers ou stupides et font des plaisanteries équivoques (Éphésiens 5.4), implique le refus de prendre le repas du Seigneur avec eux (cf. 2 Corinthiens 6.14-18). De même, ne pas avoir de relation avec celui qui n’obéit pas aux directives apostoliques (2 Thessaloniciens 3.14) signifie aussi l’exclusion de la table du Seigneur. » (Alfred Kuen, Le Repas du Seigneur, Ed. Emmaüs).
3. Les enfants peuvent-ils prendre la cène ?
Celui qui veut participer au repas du Seigneur doit s’examiner lui-même (1 Corinthiens 11.28), doit se souvenir (en mémoire de lui) (Luc 22.19 ; 1 Corinthiens 11.24), doit discerner le corps de Christ (1 Corinthiens 11.29) ce qui exclut la participation des jeunes enfants à la cène.
Alfred Kuen propose qu’en ce qui concerne les jeunes on ne leur accorde le baptême et la cène qu’à la fin de l’adolescence.
Remarque : Coupe collective ou coupes individuelles ?
« Théologiquement, il ne semble pas y avoir d’argument majeur contre les coupes individuelles. Le Nouveau Testament lie l’idée de l’unité du Corps au pain et non à la coupe (1 Corinthiens 10.16s.). C’est pourquoi, dans certaines Églises, les participants à la cène gardent leur morceau de pain en main jusqu’à ce que tous soient servis et ils le mangent ensemble. Lorsqu’on a des coupes individuelles, on peut faire de même, mais cela oblige à un deuxième passage pour ramasser les coupes. Wiard Popkes donne comme argument en faveur des coupes individuelles le fait que la cène ressemblera davantage à un repas de famille actuel où chacun a son verre. » (Alfred Kuen, op. cit.)
Alfred Kuen ajoute que si certains participants ont des hésitations – dans un sens ou dans l’autre – on peut faire passer un plateau où se trouve une grande coupe entourée de coupelles ; chacun se sert selon sa conviction.
Conclusion : Le repas du Seigneur est une institution fantastique, qu’il convient de méditer souvent et qu’il faut se garder de prendre à la légère ou par habitude. Cette institution durera jusqu’au retour de Christ.
Théophile Hammann
Cette étude a été inspirée partiellement par l’ouvrage de Alfred Kuen : Le Repas du Seigneur, Ed. Emmaüs, 1806 Saint-Légier, Suisse.